Conservateur, guide, soigneurs: découvrez ceux qui préservent les mystères des Grottes de Han

De par sa taille, le domaine intrigue: 250 hectares de terrain, dont le plus grand parc animalier de Belgique. Sous terre, l’obscurité règne. Ceux qui sillonnent ce trésor naturel tous les jours tentent d'en préserver ses mystères.

Guy le conservateur

Parmi eux, Guy. Quarante ans que ce vétéran arpente les Grottes de Han. Tous les matins: il l’inspecte, vérifie les moindres recoins, avant l’ouverture au public. "Je viens allumer pour que le premier guide qui arrive ne fasse pas sa première visite dans le noir...", montre Guy Evrard, conservateur de la grotte.

La grotte, il la connait par cœur. Même les endroits inaccessibles aux visiteurs. "Il y a des petits joyaux à gauche et à droite", s'enthousiasme-t-il devant cet endroit caché rempli d'eau. "Ici, c'est ce qu'on appelle la geôle", l'un des nombreux vestiges du passé.

Façonnée par La Lesse, la grotte accueille ses premiers occupants il y a plus de 10 000 ans et ses premiers touristes au 19ème siècle. De leur passage, il en reste quelques traces. Des concrétions majestueuses aux cristallisations délicates... Chaque coin offre un décor poétique, presque lunaire.

Pour les préserver, certains endroits sont aujourd’hui interdits au public. "Dans le temps, tout le monde venait ici. Si vous regardez le sol, on peut voir que c'est tout lisse." Après que les visiteurs aient été interdits, c'est Guy lui-même qui a, à l'époque, tout nettoyé.

Mais le travail de Guy ne s’arrête pas là. Il doit aussi surveiller le niveau de l’eau, qui, en 2021 lors des inondations, n’avait jamais été aussi haut. "L'eau de la Lesse arrivait à mes pieds", se souvient-il du haut d'un pont. 

Valeéian et François les soigneurs 

Chaque matin : ils réalisent un tour du parc et comptent tous les animaux qu’ils croisent. "On check s'il n'y a pas de blessures apparentes et qu'on ne voit pas d'animaux isolés ou avec un comportement anormal" , explique Valérian. 
 

Pour certaines espèces, il faut carrément pénétrer dans les enclos. Les lynx, par exemple, sont très difficiles à repérer et à approcher. Pour les attirer, les soigneurs ont la solution: de la viande.  Le défi est d’autant plus grand que l’enclos est ici naturel. "L'escarpement, la roche, c'est très représentatif des habitats naturels."  C'est ainsi que le parc animalier des Grottes de Han a pu intégrer le programme de réinsertion des Lynx des Carpates. 

Et ce n’est pas la seule population à être réintroduite dans la nature. Valérian et François viennent d’apprendre la naissance de bébés cigognes. Ils devront les nourrir toutes les quatre heures. "Une fois les premièes semaines passées, les adultes prendront le relais", poursuit le soigneur. Au mois d’août, les jeunes seront relâchés pour migrer vers l’Afrique, puis ils reviendront naturellement au printemps.

Arri le guide 

Vers 10h, les premiers touristes arrivent et c'est Arri qui est chargé de les emmener au cœur de l’Histoire.

Arri n’est pas n’importe quel guide. Il a un lien unique avec le site, une attache familiale. "En mai 1850, il y a plus de 800 mètres de la grotte qui ont été découverts par l'arrière-grand-père de mon arrière-grand-père. C'est pour ça qu'une des galeries porte mon nom de famille", raconte-il aux visiteurs. 

Depuis cet ancêtre, sa famille est guide de génération en génération Arri fait partie la 7ème. "Les gens ont l’impression d’avoir quelqu'uu d’expérimenté", se targue-t-il.

Ce monde souterrain est devenu son terrain de jeu, une passion qu’il transmet avec plaisir. "Même moi je suis impressionné ici, quand je me rends compte de l'endroit dans lequel je suis", sourit Arri. 

Autrefois lieu de culte, lieu de refuge à la deuxième guerre mondiale, les Grottes de Han sont aujourd'hui un lieu touristique qui reçoit plus 300 000 visiteurs par an. Mais également un laboratoire scientifique. Un monde souterrain plongé dans l’ombre, qui n’a pas fini d’écrire son histoire.

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