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"Ça commence à me tendre": Diego vit en face d'un immeuble éclairé jour et nuit à Laeken, comment est-ce possible ?

Un immeuble entier, éclairé en permanence. C’est la vue à laquelle Diego fait face tous les jours depuis son logement, à Laeken. Une nuisance lumineuse qui l'empêche de dormir et qui devient peu à peu une source de stress mental. Il ne comprend pas comment ces lumières peuvent rester constamment allumées, parfois même en plein jour. Une situation qu'il a tenu à dénoncer en nous contactant via le bouton orange Alertez-nous.

Chaque jour, le premier réflexe de Thibault est d'ouvrir ses rideaux. Malheureusement, au lieu d'assister à un beau lever de soleil, c'est un tout autre spectacle qui s'offre à ses yeux : "Dès que je me réveille, je vois déjà des lumières au loin. Parfois même en plein jour ! C’est indécent. Ça commence à me tendre de plus en plus. Autant moi, que pour l'impact que ça a pour la faune et la flore du parc en face. C'est dramatique..." Pour le Laekenois, la situation est incompréhensible. Impossible donc de rester impassible face à une telle scène : "On nous rabâche à longueur de temps qu’il faut faire des économies d’énergie. Certaines communes coupent carrément l’électricité à partir d’une certaine heure. Et là, on a un bloc lumineux géant en plein milieu de Bruxelles. Ça se dit écolo, mais dans les faits, rien ne bouge." 

Il y a deux mois, Diego décide de prendre les choses en main. Il essaye alors d’alerter sur le problème la commune : "J’ai contacté le cabinet du bourgmestre de Philippe Close. Ils m’ont dit qu’ils allaient transmettre le dossier aux foyers Laekenois qui sont responsables du bâtiment." Les jours passent, mais le problème n’est toujours pas résolu : "J’ai essayé de relancer, et à chaque fois, je revois ces mêmes lumières. J’ai l’impression que ça ne les choque pas plus que ça. On ne voit que ça à des kilomètres." En plus des dépenses inutiles en électricité, Diego n’en peut plus de la lumière dégagée par l’immeuble en permanence : "On dirait qu’on a constamment des phares braqués sur nous. On a été obligés d’installés des rideaux noirs complètement opaques pour pouvoir dormir. Et ce n’est pas suffisant, puisqu’il y a toujours de la lumière qui se faufile." 

Des raisons de sécurité

Pour tenter de comprendre le système de fonctionnement électrique de ce bâtiment, nous avons pris contact avec les Foyers Laekenois : "Ces lumières proviennent effectivement des coursives d’une des façades de l’immeuble. Ce sont des sortes de couloirs, en extérieurs, éclairés par des LED. Les lumières s’allument à une certaine heure, et s’éteignent ensuite. Tout est programmé par un système central. On ne peut pas le modifier à moins de tout refaire au niveau de l’installation… "

Concernant la consommation d’électricité que le système représente, pour le directeur des Foyers Laekenois, tout est sous contrôle : "Nous utilisons des LED, cela reste une option un peu moins énergivore." Chaque étage, possède donc un couloir, qui permet de regagner les appartements via l’ascenseur : "Vous comprenez bien qu’on ne peut pas obliger les personnes qui logent dans ces 96 appartements à emprunter des couloirs dans le noir pour regagner leurs portes. Certes, les lumières sont allumées en permanence, mais leurs pièces à vivre ne donnent pas sur cette façade. Seules les cuisines y sont directement exposées." Mais lorsqu’un immeuble de 17 niveaux s’allume en pleine nuit au milieu de Laeken, cela ne passe évidemment pas inaperçu. Pour le directeur, c’est avant tout pour une question de sécurité : "Nous avions dans le passé beaucoup de demandes pour augmenter l’éclairage de cette zone, propice à des faits de vandalismes. Je n’ai jamais reçu de plaintes, ni des résidents de l’immeuble, ni des voisins, pour retirer ces lumières. C’est même tout le contraire."

Vandalisme et trafic de stupéfiants

Le bâtiment fait partie de plusieurs lotissements qui forment "la Cité Modèle". Un lotissement social, qui comporte au total 1 029 logements. Sa disposition particulière, en fait un lieu très ouvert puisque les bâtiments sont relativement éparpillés. Les jeunes délinquants peuvent donc y trouver un lieu de repli. Le projet a été conçu dans les années 90 et a régulièrement été la cible de nombreux faits de vandalisme : "On constatait régulièrement des ascenseurs dégradés. Il y avait aussi des cas d’incendies volontaires dans des caves et aux abords des bâtiments. Depuis l’installation de ces lumières, ce genre de faits, est un peu plus rare. Et les riverains se sentent plus en sécurité." 

Des actes de vandalisme qui peuvent entraîner des conséquences très graves. En 2018, des ascenseurs du bloc 2 de la cité, étaient devenus inutilisables. Une situation compliquée, pour les habitants des étages supérieurs. L’immeuble était composé de 16 étages au total. Certains, gravement malades et handicapés, sont restés bloqués chez eux pendant plus d’une semaine. En 2020, la cité avait encore une fois fait la une de l’actualité pour des cas de jets de projectiles sur des policiers.

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