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L'extension des missions des facteurs comme le relevé des compteurs d'eau ou de gaz et d'électricité telle que proposée samedi par Johnny Thijs, le patron de bpost, dans les colonnes du Tijd, est envisageable pour les syndicats libéral, socialiste et chrétien à certaines conditions.
L'entreprise postale discute actuellement avec certaines sociétés pour leur proposer des services complémentaires, comme des missions spécifiques pour des compagnies d'assurance ou des relevés de compteurs pour des sociétés de gaz ou d'électricité afin de pallier la diminution des volumes de courrier, expliquait le CEO de bpost, Johnny Thijs, dans une interview parue samedi dans l'Echo et le Tijd.
Les conditions des syndicats:
Les syndicats voient la proposition d’un bon œil, d’autant que cela pourrait contribuer à sauver l’emploi chez bpost. Mais certains conditionnent l’arrivée de ces nouvelles fonctions au fait que les facteurs reçoivent une formation adéquate et qu’il ne s’agisse pas pour l’entreprise de faire d’avantage de profit. Continuer à dégraisser le personnel alors qu’il retrouve plus de charge de travail ne serait pas accepté.
CSC: conserver l’emploi
La CSC s'est déclarée favorable aux nouvelles missions que bpost pourrait bientôt assurer à côté de la distribution du courrier, si, et seulement si, les conditions de travail pour le personnel, et plus particulièrement les 13.000 contractuels, restent bonnes, a indiqué André Blaise, secrétaire permanent à la CSC-Transcom. "Je ne vois pas d'objection à ce que nos facteurs se diversifient dans leurs tâches et aillent à l'avenir relever les compteurs d'eau tant que les conditions de travail ont été négociées avec les représentants syndicaux"
, a-t-il assuré. Sur les 30.000 postiers que compte bpost, le secrétaire permanent ne craint pas pour les 17.000 statutaires, mais bien pour les 13.000 contractuels qui risquent de perdre leur emploi en cas de nouvelle phase de restructuration. "Dans les années 80, on comptait encore 60.000 postiers. Dans quatre ou cinq ans, nous ne serons plus que 20.000"
, prévient André Blaise.
CGSP: former les facteurs
L'idée du patron de la poste est également bien accueillie côté socialiste pour autant que cela garantisse l'emploi. "La poste doit donner le temps nécessaire aux facteurs ainsi que le matériel et la formation adéquate afin d'effectuer leurs tâches de manière correcte"
, souligne Jef De Doncker, de la CGSP Poste. Et le représentant socialiste de faire référence aux expériences de livraison à domicile des plaques d'immatriculation et des cartes d'identité.
"Cela se déroule de façon positive mais nous devons continuer à l'évaluer. Cela apporte-t-il une plus-value à la poste ainsi qu'aux clients? Cette question doit demeurer centrale".
SLFP: plus compétents donc mieux payés?
"Il est bon que la direction cherche des alternatives afin de pallier la diminution du volume de courrier classique avec de nouvelles tâches"
, explique Marc De Mulder, président national du SLFP secteur Poste. "Mais les facteurs doivent disposer du temps nécessaire et cela doit se passer dans de bonnes conditions de sécurité"
, poursuit le syndicat libéral. En ce qui concerne les constats réalisés pour le compte des assurances, Marc De Mulder se demande si les facteurs peuvent réellement endosser la casquette "d'expert"
. "Recevront-ils une formation?"
, s'interroge Marc De Mulder. "Et l'acquisition d'une nouvelle compétence amènera-t-elle une adaptation salariale?"
, ajoute-t-il.
