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Le tribunal parrainé par les Nations unies chargé de juger les Khmers rouges a demandé mercredi l'audition comme témoins de deux ministres et de quatre hauts responsables cambodgiens dans l'instruction qui vise des cadres politiques du régime totalitaire.
Des courriers signés du juge d'instruction Marcel Lemonde ont été adressés au vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Hor Namhong, au ministre des Finances Keat Chhon, au président du Sénat Chea Sim et au président de l'Assemblée nationale Heng Samrin.
"Il y a lieu de procéder à votre audition en qualité de témoin", écrit le magistrat. Les sénateurs Sim Ka et Ouk Bunchhoeun ont également été convoqués.
Les dates de comparution n'ont pas été révélées.
L'instruction concerne le second procès de ce tribunal spécial, qui vise les quatre cadres politiques les plus importants du "Kampuchéa démocratique" encore en vie, et dont le procès n'est pas attendu avant au mieux fin 2010-début 2011.
Le tribunal a mis fin le mois dernier aux débats du premier procès, celui de Kaing Guek Eav, alias "Douch", patron de la prison de Tuol Sleng sous le régime des Khmers rouges (1975-1979). Le réquisitoire et les plaidoiries son attendus fin novembre, le verdict début 2010.
Entre 1975 et 1979, environ 2 millions de Cambodgiens, soit un quart de la population de l'époque, sont morts sous la torture, d'épuisement ou de malnutrition, avant que le régime ne soit renversé par l'invasion vietnamienne.
Le gouvernement cambodgien est soupçonné de vouloir protéger d'ex-cadres khmers rouges devenus des membres de l'administration et de faire pression sur le tribunal.
Le Premier ministre cambodgien Hun Sen, lui-même ancien commandant Khmer rouge qui s'est ensuite retourné contre le mouvement, a plusieurs fois affirmé que son pays replongerait dans la guerre civile si le tribunal engageait de nouvelles poursuites.
