Accueil Actu

La fin des importations de pétrole russe va-t-elle avoir concrètement un impact sur les prix à la pompe?

Les dirigeants européens ont conclu lundi un accord pour un large embargo sur les importations de pétrole russe dans l'Union européenne qui couvrirait plus de deux tiers de celles-ci, avec une exception temporaire pour le brut fourni par oléoduc. Cet accord a été décidé comme sanction de la guerre en Ukraine. Grâce à un engagement confirmé par l'Allemagne et la Pologne, l'embargo effectif devrait toutefois monter jusqu'à 90% d'ici la fin de l'année. En conséquence de cette décision, les prix du pétrole ont nettement augmenté mardi. Un baril (159 litres) de Brent de la mer du Nord coûtait ainsi mardi matin 123,32 dollars, soit 1,65 dollar de plus que lundi. C'est son niveau le plus élevé depuis 2 mois.

Olivier Neirynck, de la Fédération belge des négociants en combustibles et carburants répondait dans le RTLINFO 13H aux interrogations que nous sommes nombreux à nous poser.

La fin des importations de pétrole russe va-t-elle avoir concrètement un impact sur les prix à la pompe?

Olivier Neirynck: On a l'avantage en Belgique d'avoir le contrat programme qui permet de lisser les différentes hausses et baisses vertigineuses. Cela pourrait avoir un léger impact sur le prix à la pompe, voire pour le mazout de chauffage, mais de manière tempérée et pas de manière exponentielle comme on a connu au mois de mars avec le 2,24 euros du litre pour le diesel et l'essence.

Au début de la guerre, on évoquait avec vous le litre de diesel peut-être à 3 euros. Avec cette décision, ce risque est plus présent?

Olivier Neirynck: Je ne peux pas l'exclure. Mais on en est encore très très loin et les cotations auxquelles on assiste depuis ce matin sur les marchés aussi bien pour le pétrole brut que pour les produits finis suivent plutôt une tendance à la stabilisation qu'à une augmentation. Toute raison gardée et toute réserve par rapport à ce soubresaut géopolitique éventuel, on n'est pas dans la logique de la perspective des 3 euros comme certains pourraient le faire croire.

Est-ce que vous vous remarquez une baisse des ventes de diesel et de l'essence? Est-ce que les Belges font plus attention qu'il y a trois mois?

Olivier Neirynck: On remarque une tendance au niveau des stations-services où plutôt que de faire simplement le plein complet, on observe des pleins, de 15, 20 ou 30 euros en espérant avoir une diminution dans les jours qui suivent et de pouvoir retourner à la station dans ces conditions. A l'exception des personnes qui ont des voitures de société et donc des cartes carburant où là le plein est optimal. On n'observe pas de nette diminution. S'il y a des diminutions, c'est parce que des gens optent pour le télétravail et roulent moins que d'habitude. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous