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"Au départ, c'était un pari": la petite blague qui a fait de Mélissa Lejear, l'icône de l'arbitrage féminin en Belgique

La Belgique n'a pas encore franchi totalement le cap de l'arbitrage féminin. Dans notre pays, rares sont les femmes à arbitrer chez les hommes, quelle que soit la discipline. Mais il y a pourtant des femmes pionnières, qui sont en train de faire leur trou dans deux disciplines: le rugby et le football.

Au rugby, c'est Adèle Robert qui endosse le rôle de leader. Cette ancienne joueuse exerce chaque week-end chez les hommes et parvient à mener les rencontres de main de maître, sans aucun débordement. "Pendant tout le match, on va avoir un contact important avec le capitaine pour essayer que tout se passe bien. J'essaye de ne pas m'imposer, mais de construire une relation avec les joueurs", nous raconte-t-elle, interrogée par Serge Vermeiren.

Dans le public, on est déjà convaincus de son niveau. "Les meilleures doivent arbitrer au plus haut niveau", "un arbitre est un arbitre et sans eux, il n'y a pas de sport", nous précisent deux personnes présentent au moment du tournage. Pourtant, arriver en tant que femme dans le milieu de l'arbitrage, cela peut être effrayant. "C'est quelque chose qui fait peur de prendre le sifflet au milieu de 30 joueurs", nous confirme Adèle Robert. "Beaucoup jouent, pratiquent et ne prennent pas le temps d'arbitrer le week-end. J'espère qu'on va montrer la voie pour les futures arbitres", nous rétorque-t-elle ensuite.

Par nous, elle pense à elle et à sa collègue, Melissa Lejaer. Cette dernière est la première arbitre-assistante à exercer en D2 nationale amateur chez les hommes. Forte d'une aura naturelle, Mélissa endosse ce rôle avec grand plaisir et refuse de se complaindre, estimant que le racisme, par exemple, est un plus gros problème que le manque de femmes sur les terrains. "Le fait d'être une femme n'est pas plus difficile que d'être n'importe quelle autre personne sur le terrain", nous précise-t-elle d'ailleurs.

Son parcours a de quoi inspirer pas mal de monde. Ancienne joueuse, elle aussi, elle a débarqué sur les terrains en tant qu'arbitre après un drôle de pari. "Quand j'étais joueuse, je n'étais pas hyper fair-play. C'était la jeunesse", nous raconte-t-elle en rigolant. "Lors d'un tournoi en France, je me suis disputée avec l'arbitre. Je lui ai dit que ce qu'elle faisait, je saurais le faire, mieux qu'elle. Il fallait des arbitres dans le club où j'étais et je me suis dévoué. 13 ans plus tard, on est là", sourit-elle ensuite.

Si la présence de ces deux pionnières est une bonne avancée, le statut des femmes arbitres reste moins avantageux à ce stade. Dans le football, sur 1.300 arbitres inscrits en Wallonie, il n'y a que 20 femmes, contre 6 femmes pour 120 hommes en rugby. Pour les aider à franchir le pas, des formations sont organisées et les femmes sont accompagnées d'arbitres expérimentés pour au moins 5 semaines au moment de passer à l'action. La formation, ce sera, justement, LE point de travail pour renforcer la présence féminine dans l'arbitrage dans les prochaines années. 

 

 

 

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