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Mondial féminin: Wendie Renard, risque gagnant

Le doute a plané jusqu'au bout mais la titularisation contre le Brésil (2-1) de Wendie Renard, touchée au mollet, a été payante: la capitaine a libéré l'équipe de France d'une tête rageuse qui confirme son statut de leader des Bleues au Mondial, samedi à Brisbane.

Comme un symbole, c'est elle qui a donné la victoire à l'équipe de France, en fin de match. De la tête, comme souvent, servie sur un corner fouetté par le pied gauche de Selma Bacha, sa jeune coéquipière de l'Olympique lyonnais.

Wendie Renard, intelligemment placée, a surgi dans le dos d'Antonia pour un coup de tête croisé idéalement placé. Symbole de la cohésion et du soulagement du groupe, une belle étreinte avec les remplaçantes s'en est suivie.

Avant un baiser de gratitude du sélectionneur Hervé Renard après le coup de sifflet final, déposé sur le crâne de sa capitaine, façon Blanc-Barthez 1998.

"C'est notre soldat, c'est l'image de la France, c'est la détermination de la première minute jusqu'au bout et aujourd'hui elle a prouvé la grande joueuse qu'elle est et la légende", a glissé après le match l'attaquante Vicki Becho.

Et ce but "n'étonne pas" la milieu Kenza Dali: "je la connais depuis que j'ai 16 ans, je célèbre mes 32 ans et j'ai jamais douté de Wendie, c'est une force mentale incroyable et elle montre ce soir qu'elle est là pour les grands rendez-vous", a-t-elle ajouté.

- Le mollet a tenu -

Durant la rencontre, visage fermé comme à son habitude, la défenseure de 33 ans a serré les dents. Incertaine jusqu'au coup d'envoi en raison d'un pépin physique à un mollet, Wendie Renard a parfois semblé en difficulté comme sur le but brésilien de Debinha où elle est apparue statique.

Mais elle a tenu même si un frisson de frayeur a parcouru les rangs bleus quand elle s'est touché le mollet à la suite d'un contact lors d'un coup franc défensif.

Son expérience n'a pas été de trop contre la Seleção, qui entamait le match en position idéale, en tête du groupe après sa victoire contre le Panama combinée au nul décevant de la France face à la Jamaïque. Elle a montré de belles lectures du jeu dans la profondeur et signé des interventions tranchantes de la tête et du pied, aux côtés d'une Maëlle Lakrar solide.

Juste avant son but, Renard a contré une frappe brésilienne à l'entrée de la surface (79e), alors que les Françaises subissaient les attaques de la Seleçao.

Après l'échauffement d'avant-match, la Martiniquaise, qui connait son corps par coeur selon ses proches, a décidé de tenir sa place. La Parisienne Elisa De Almeida s'est tenue prête pour la remplacer et a participé, en joker, à une partie de l'échauffement des titulaires, une rareté.

- "Courage" et "sérénité" -

Un hochement de tête vers le docteur plus tard, Wendie Renard, aux 148 sélections et quatre Coupes du monde disputées, a fait un dernier discours à ses coéquipières, avec Eugénie Le Sommer.

A l'image des doutes sur la présence de la star Sam Kerr chez les Matildas, ou d'Ada Hegerberg avec les Norvégiennes, les Bleues avaient laissé planer le doute de la titularisation de la Lyonnaise toute la semaine, une stratégie qui a peut-être déstabilisé les Brésiliennes.

"On a un plan si elle joue et un plan si elle ne joue pas. On a essayé de suivre ces derniers jours si elle s'entraînait ou pas, parce que c'est important", avait déclaré vendredi la sélectionneuse du Brésil Pia Sundhage.

Ménagée lundi, mardi et mercredi, elle est revenue à l'entraînement collectif jeudi, une montée en puissance terminée en apothéose au Brisbane Stadium, avec ce 35e but en sélection, le 5e en Coupe du monde.

"Tout a été géré sans douleur, sans pépin. L'aventure continue, si j'avais eu mal, je n'aurais pas joué", a déclaré Wendie Renard après le match. "J'étais très sereine. Je connais mon corps".

"Wendie a fait preuve de courage", a apprécié Hervé Renard, avant de s'épancher: "c'est la joueuse la plus importante du vestiaire. Elle est la leader de l'équipe".

"Soldat", "leader", "force mentale"... Avec ce but, la capitaine Renard éclaircit singulièrement l'avenir collectif des Bleues.

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