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Après avoir privé Manchester City de sacre européen en 2021 avec Chelsea, Thomas Tuchel espère à nouveau faire trébucher son modèle et rival Pep Guardiola, cette fois à la tête du Bayern Munich, en quart de finale aller de la Ligue des champions, mardi (21h00).
La victoire 1-0 en finale de la C1 le 29 mai 2021 à Porto, dans un stade sonnant creux à cause de la pandémie de Covid, avait été l'apogée du passage de Tuchel à Londres, où il était arrivé quatre mois et trois jours plus tôt seulement, après avoir été remercié par le Paris SG.
Elle avait aussi marqué la plus cruelle des désillusions européennes de City, toujours à la recherche d'une victoire finale en C1, alors que Guardiola n'a plus soulevé la "coupe aux grandes oreilles" depuis 2009 et 2011, avec Barcelone.
Il s'agissait enfin de la troisième victoire consécutive de l'entraîneur allemand - ses trois seules, d'ailleurs - face à un Guardiola qui a été une grande source d'inspiration pour lui.
Leurs chemins s'étaient déjà croisés en Bundesliga et en finale de la Coupe d'Allemagne, lors des trois saisons passées par le Catalan sur le banc munichois (2013-2016). A la tête de Mayence puis de Dortmund, Tuchel s'était avoué vaincu quatre fois pour un nul.
- Une admiration réciproque -
Partageant la même passion dévorante pour le jeu et la tactique, les deux hommes, un soir de décembre 2014 à Munich, ont discuté jusque tard dans la nuit, utilisant tout ce qui se trouvait sur la table du restaurant qui les accueillait pour représenter différents schémas de jeu.
"J'étais un tel admirateur de Pep quand il était joueur et quand il est devenu entraîneur", avait reconnu l'Allemand, aujourd'hui âgé de 49 ans, avant la finale de 2021.
"J'étais entraîneur au centre de formation et puis en Bundesliga avec Mayence, mais je ne pense pas avoir raté un match (de Guardiola avec Barcelone), parce qu'il y avait tellement à apprendre", avait-il poursuivi.
Le respect est réciproque: de Tuchel, Guardiola a déclaré la saison dernière qu'il était "l'un des rares entraîneurs dont j'apprends pour devenir un meilleur entraîneur moi-même".
Après la défaite en finale à Porto, Pep n'a pas tardé à reprendre l'ascendant, remportant les deux dernières confrontations contre le Chelsea de Tuchel, qui a été limogé en septembre dernier avant de rebondir à la surprise générale au Bayern le 24 mars dernier.
L'aura de Tuchel, vainqueur de la C1 en 2021 et finaliste malheureux l'année précédente avec le Paris SG, a sans doute pesé dans la décision du club munichois de l'appeler après avoir remercié Julian Nagelsmann.
- Haaland déjà avec Messi et Ronaldo -
De son côté, Guardiola, toujours en course pour un cinquième titre de champion d'Angleterre en sept saisons, sait que l'absence de titre européen avec City finit par peser plus que ses prouesses domestiques.
"Cela ne veut pas dire que je suis d'accord avec ça, mais évidemment, on sera jugé sur cette compétition", a-t-il récemment admis, mi-courroucé, mi-résigné, alors qu'on l'interrogeait sur la marque que laisserait son passage à l'Etihad Stadium, le stade des Skyblues.
L'arrivée l'été dernier d'Erling Haaland, censée être la dernière pièce du puzzle, est à la fois un renfort de poids et une pression supplémentaire pour le coach.
Auteur d'un doublé, dont un spectaculaire retourné acrobatique, ce week-end, lors de la victoire contre la lanterne rouge Southampton (4-1), le Norvégien a déjà enquillé 30 buts en championnat et 44 toutes compétitions confondues cette saison.
"Pour ce qui est des buteurs d'exceptions, on sort de deux décennies incroyables avec Cristiano Ronaldo et Lionel Messi et il est à ce niveau-là", s'est enthousiasmé Guardiola.
Mais malgré 33 réalisations en 25 apparitions en Ligue des champions, dont cinq lors de la gifle (7-0) infligée à Leipzig en quart de finale retour, le joueur de 22 ans seulement n'ignore pas lui non plus que seule la gloire européenne assurera sa place parmi les plus grands.