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Gros débordements en France après la victoire du PSG: 559 interpellations, 2 morts et un policier dans le coma

Nuit de chaos après le sacre du PSG : 559 interpellations, deux morts, des dizaines de blessés et des violences à Paris, Dax et Grenoble. Un policier, blessé par un pétard, a été plongé dans le coma. Une fête virant au drame malgré l’exploit historique du club en Ligue des champions.

EN DEUX MOTS :

  • La victoire du PSG en Ligue des Champions a déclenché des violences à Paris et ailleurs : 559 interpellations, deux morts et plus de 190 blessés recensés. Un policier également dans le coma.
  • Des échauffourées ont éclaté sur les Champs-Elysées et autour du Parc des Princes, avec des voitures incendiées, vitrines brisées et affrontements avec la police.
  • À Grenoble, une voiture a percuté la foule en célébration, blessant grièvement deux personnes ; l'accident ne serait pas intentionnel selon les autorités.

Des incidents ont éclaté samedi soir à Paris sur les Champs-Elysées et aux abords du Parc des Princes, le club historique du PSG, après la victoire écrasante (5-0) des Parisiens contre l'Inter Milan à Munich.

La police a procédé à quelque 559 interpellations en France, dont 491 à Paris, qui ont conduit à 320 gardes à vue dont 254 à Paris. On déplore également deux morts : un mineur de 17 ans tué à coups de couteau à Dax (Landes) et une femme à scooter, percutée par une voiture à Paris. Il y a également eu plus de 190 blessés, selon les médias français.

Des sources policières font également état d'un policier placé en coma artificiel dans la Manche après avoir été blessé par un tir de mortiers d'artifice. Selon une source policière, il a été touché au niveau de l'oeil, par un jet accidentel selon les premiers éléments de l'enquête, sur la place du parvis de la cathédrale de Coutances. Une enquête a été ouverte dans un premier temps "pour violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique", a précisé le procureur de Coutances Gauthier Poupeau à l'AFP.

Les incidents ont débuté lors de la seconde période du match alors que le PSG menait 2 à 0, porte de Saint-Cloud et en haut de l'avenue des Champs-Elysées. La PP a mis en cause un "public mal intentionné".

Un engin lanceur d'eau a été utilisé par les forces de l'ordre pour, a expliqué la préfecture de police (PP), "protéger la place de l'Etoile, le barriérage mis en place ayant été enfoncé par un public très nombreux ne regardant manifestant pas le match, effectuant des poussées pour aller au contact des forces de l'ordre".

La place de l'Etoile, totalement interdite à la circulation et aux piétons, avait été "sanctuarisée" pour l'occasion, selon les termes du préfet de police Laurent Nuñez.

En début de soirée, 59 personnes avaient été interpellées à 22H00, selon la PP, "principalement pour détention de mortiers d'artifice, produits incendiaires". Et neuf autres ont été arrêtées aux abords du périphérique, près du Parc des Princes.

Près du stade, Porte de Saint-Cloud, une voiture a été incendiée peu avant 23H00, puis une seconde vers minuit, selon des journalistes de l'AFP, tandis que des échauffourées sporadiques ont éclaté à plusieurs reprises sur les Champs-Elysées entre les forces de l'ordre et des petits groupes mobiles, échangeant tirs de gaz lacrymogènes et mortiers d'artifice ou divers projectiles.

Du mobilier urbain a été cassé ça et là, une terrasse éphémère incendiée et des vitrines dégradées dans les rues adjacentes. Des vélos en libre service ont également été brûlés sur la célèbre avenue, a constaté l'AFP.

"Des fauteurs de troubles sur les Champs-Elysées cherchent l'incident et vont au contact répété des agents avec des jets de mortiers d'artifice et divers projectiles", a commenté la préfecture. Un magasin de chaussures de l'avenue a été pillé. Une trentaine de personnes y ont été interpellées par la police, selon la PP.

Dans un message posté sur X, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau s'est insurgé "contre des barbares venus dans les rues de Paris pour commettre des délits et provoquer les forces de l'ordre", tandis que les "vrais supporters du PSG sont en train de s'enthousiasmer devant le magnifique match de leur équipe".

"J'apporte mon soutien au préfet de police et à tous les policiers qui veillent ce soir sur la sécurité de tous. Il est insupportable qu'il ne soit pas envisageable de faire la fête sans craindre la sauvagerie d'une minorité de voyous qui ne respectent rien", a conclu le ministre.

5.400 policiers et gendarmes sont mobilisés à Paris et son agglomération.

Le 18 saturé d'appels

Saturés d'appels au 18, les sapeurs-pompiers de Paris ont tenté sur X de canaliser les demandes: "En raison des évènements qui touchent actuellement Paris, nous recevons un grand nombre d'appels. Si votre appel ne revêt pas de caractère d'urgence, nous vous invitons à libérer immédiatement la ligne d'appel d'urgence".

Sur le reste de l'avenue des Champs-Elysées, l'ambiance était restée relativement calme jusqu'au coup de sifflet final. Mais peu après 23H00, plusieurs centaines de personnes ont afflué sur la célèbre avenue, entonnant le chant du PSG.

La liesse des supporters s'est faite entendre partout dans Paris, de la place de la République à celle de la Bastille, sur les Grands boulevards et à Barbès.

"Beaucoup de monde dans Paris (...) Très peu de tensions en dehors des Champs-Elysées et du boulevard périphérique parisien sur lequel les forces de l'ordre interviennent systématiquement pour évincer les fauteurs de trouble et relancer la circulation", a assuré la préfecture de police.

A plusieurs reprises, le périphérique parisien a été envahi à hauteur du Parc des Princes par des dizaines de personnes munies de feux d'artifices et de fumigènes

4 blessés à Grenoble

Quatre personnes d'une même famille ont été blessées, dont deux grièvement, samedi soir à Grenoble, après qu'une voiture a heurté la foule célébrant la victoire du PSG en finale de la Ligue des Champions, a-t-on appris auprès de la préfecture.

"Un véhicule aurait perdu le contrôle, heurtant quatre personnes dont deux blessées grièvement", a indiqué la préfecture à l'AFP, précisant que le conducteur s'est rendu de lui-même à la police et est en garde à vue.  

Interrogé, le parquet a simplement confirmé que le conducteur du véhicule était en garde à vue.  

De source proche du dossier, on confirme que l'acte n'était pas intentionnel. Selon cette source, l'automobiliste circulait à vive allure sur le cours Jean-Jaurès, une des artères principales de Grenoble, quand il a tenté d'effectuer un dérapage contrôlé, percutant la foule rassemblée pour célébrer la victoire du PSG 5-0 face à l'Inter Milan, à Munich, en finale de la Ligue des Champions.

Le véhicule a alors fauché quatre piétons: deux hommes de 17 ans et deux femmes de 23 et 46 ans, membres de la même famille, selon la source proche du dossier.  

Tous ont été médicalisés et transportés au CHU Grenoble Alpes, dont deux dans un état grave, selon la préfecture, qui n'était pas en mesure de préciser si leur pronostic vital était engagé.  

Vingt-sept fonctionnaires de police ainsi que 40 pompiers ont été mobilisés "sur l'accident", a-t-on ajouté.  

L'intervention s'est déroulée sous quelques tirs de mortiers d'artifice, selon des vidéos circulant sur les réseaux sociaux qui montraient également du mobilier urbain dégradé.

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