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Le rôle des agents, de l'argent partout, les petits secrets des clubs: Silvio Proto vous raconte comment fonctionne un mercato

Le mercato s'ouvre ce 1er janvier. Une période importante, qui impacte directement les joueurs et tous ceux qui gravitent autour de cet univers. Mais à quoi cela ressemble ? Silvio Proto, qui a connu plusieurs transferts dans sa carrière, nous dévoile les coulisses du mercato. 

Le mercato, souvent perçu comme une période intrigante pour les non-initiés, est rythmé par des négociations complexes et des décisions cruciales. De nombreux acteurs s'y impliquent, allant des joueurs aux agents en passant par les dirigeants de clubs. Mais comment cela fonctionne réellement ? Nous avons posé la question à Silvio Proto, qui a accepté de nous dévoiler les petits secrets du mercato.

Des agents partout

On commence en abordant le principe même du mercato. Pendant ces périodes, les clubs peuvent vendre et acheter des joueurs. Pour aller d'un club à un autre, les joueurs se font représenter par des agents. Ces derniers sont mis en relation grâce à des contacts communs et reçoivent l'autorisation de représenter les intérêts d'un joueur. C'est là que tout devient intéressant. 

La situation diffère selon le contexte: soit un joueur veut partir, soit un club veut le vendre. Il existe aussi ces situations où un intérêt vient chambouler les plans de chacun. Dans la réalité, un joueur n’est pas totalement maître de son destin. "Tes choix sont vraiment influencés par ton agent", confirme Proto, qui a joué à Anderlecht, à la Lazio ou encore à l'Olympiacos. L'agent joue le rôle de pivot entre le joueur et les clubs intéressés. Il commence par prospecter les clubs susceptibles de correspondre aux ambitions et aux préférences du joueur. Ce dernier guide toutefois les démarches : situation géographique, philosophie du club ou encore conditions de vie deviennent des critères décisifs. "Par exemple, je vérifiais s'il y avait des écoles internationales pour mes enfants ou si ma femme pouvait poursuivre ses études", illustre le joueur.

L'argent, mais pas seulement

Ces agents, ensuite, négocient les détails du contrat. Cela va de l'argent aux bonus et aux divers avantages. Par exemple, des clubs vont proposer des logements ou de financer les études d'un membre de la famille. Il est aussi possible d'obtenir une voiture ou des billets d'avion pour aller voir ses proches quand on vit à l'étranger. "Le nerf de la guerre, c’est le pognon", affirme tout de même Silvio Proto. "Certains clubs réunissent tout dans un package, d'autres te remettent juste un montant financier et tu dois te débrouiller", précise Silvio Proto, soulignant les disparités entre clubs.

Quand il s’agit de s’installer à l’étranger, les difficultés logistiques se multiplient. Parfois, les joueurs reçoivent donc le soutien de cellules créées dans les clubs. "Quand j’étais à Anderlecht, une cellule sociale s’occupait de tout. Mais à l’étranger, tu tires ton plan", confie Proto. Dès lors, les footballeurs doivent souvent s’appuyer sur des agents locaux pour trouver un logement ou un véhicule, ce qui entraîne parfois des frais supplémentaires pour les services fournis. Idem pour les inscriptions scolaires des enfants, par exemple. 

Reste que, si les clubs ne s'occupent pas toujours de ces détails, certains agents peuvent aussi le faire. Moyennant commission, évidemment. "Certains se contentent de faire le deal, tandis que d'autres proposent un package complet, incluant la recherche de maison ou d'école pour les enfants", confirme l'ancien gardien d'Anderlecht. Par exemple, un agent peut vous trouver une maison, mais toucher une commission lors de sa revente ou vous louer une voiture en s'offrant une marge dessus. 

Mais que se passe-t-il quand un club pousse un joueur vers la sortie ? Là encore, le contexte contractuel joue un rôle clé. "Le joueur est en position de force s'il a un contrat valide", explique Proto. Il peut alors négocier des indemnités ou des conditions favorables pour son départ. En revanche, si c'est le joueur qui demande à quitter, la situation s'inverse et le club dicte les règles.

Enfin, Silvio Proto rappelle que, théoriquement, un club et son joueur doivent donner leur accord avant l'entame de discussions avec un autre club. Cependant, comme le montrent certains cas célèbres, les règles ne sont pas toujours strictement respectées. "C’est la loi, mais ce n’est pas toujours suivi", conclut Proto, en référence à des transferts médiatisés comme celui de Kylian Mbappé, qui avait commencé les discussions avec le Real Madrid avant de prolonger au PSG à l'époque. "Le dernier mot revient toujours au joueur parce que si tu ne signes pas, rien ne se fait", rappelle tout de même le gardien. 

Un stress constant

Que l'on cherche à partir ou non, la période du mercato reste toujours stressante pour un joueur. Surtout lorsque la possibilité d'un transfert intéressant se présente dans la dernière ligne droite du mercato. Lors du dernier jour par exemple, les clubs s'empressent de boucler des transferts avant de les faire valider par la fédération, ce qui nécessite de remplir des papiers.

"Quand tu signes dans les dernières secondes du mercato, tu ne sais jamais si les papiers seront enregistrés à temps", raconte Proto. Cela est déjà arrivé: des joueurs ont vu leur transfert être annulé parce que des documents n'étaient pas arrivés à temps à la fédération, invalidant donc l'opération. Pendant cette période, la discrétion est souvent de mise pour éviter tout problème ou influence négative.

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