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L'Open d'Australie durcit le ton: les drapeaux russes et bélarusses sont désormais interdits dans les tribunes

Les drapeaux russes et bélarusses sont désormais interdits en tribunes à l'Open d'Australie, a annoncé mardi la Fédération nationale de tennis, saisie en ce sens par la diplomatie ukrainienne, une décision qualifiée "d'inacceptable politisation du sport" par Moscou.

"Les drapeaux russes et bélarusses sont bannis à l'Open d'Australie", a déclaré la Fédération australienne dans un communiqué, précisant que l'interdiction prenait "immédiatement" effet. "Notre politique initiale était que les fans pouvaient les apporter mais ne pouvaient pas les utiliser pour provoquer des perturbations", a ajouté Tennis Australia.

Si les joueurs de tennis russes et bélarusses concourent depuis près d'un an sous bannière neutre, le drapeau tricolore russe a notamment été vu en tribunes lundi, au premier jour de l'Open d'Australie, lors du match entre l'Ukrainienne Kateryna Baindl et la Russe Kamilla Rakhimova (victoire de la première en trois sets). Dans les tribunes, des supporters ukrainiens avaient demandé aux services de sécurité et à la police à réagir.

Un autre drapeau russe a aussi été aperçu sur la Rod Laver Arena lors du match victorieux de Daniil Medvedev contre l'Américain Marcos Giron. L'ambassadeur d'Ukraine en Australie et en Nouvelle-Zélande, Vasyl Myroshnychenko, avait dès lors appelé la fédération australienne à prendre des mesures. "Je condamne fermement le déploiement public de drapeaux russes pendant le match de la joueuse de tennis ukrainienne Kateryna Baindl", a-t-il fustigé sur Twitter, exhortant à faire respecter la "politique de la bannière neutre".

M. Myroshnychenko avait déjà exhorté la semaine dernière l'Open d'Australie à bannir totalement les joueurs russes et bélarusses -la Biélorussie soutenant la guerre menée par Vladimir Poutine en Ukraine- comme l'avait fait les organisateurs du tournoi de Wimbledon l'an dernier. "Vous auriez pu interdire les joueurs russes et vous positionner en répondant sérieusement à ces incidents pourtant prévisibles, mais vous avez choisi la lâcheté", a de son côté déploré sur Twitter l'ancien ambassadeur d'Australie en Ukraine, Doug Trappett, en poste dans ce pays en 2015 et 2016.

"Aucun contrôle là-dessus"

Réagissant à l'interdiction prononcée mardi, l'ambassade de Russie en Australie a de son côté fustigé un "autre exemple de l'inacceptable politisation du sport". "En plus de discriminer les joueurs russes avec cette politique de la bannière neutre, la Fédération australienne va maintenant plus loin en s'assurant qu'ils ne puissent bénéficier d'aucun soutien visible de leurs fans", a-t-elle déploré dans un communiqué.

La Bélarusse Aryna Sabalenka, N.5 mondiale, a également appelé à dissocier sport et politique, mais s'est montrée philosophe, affirmant qu'elle n'avait aucune objection à l'interdiction des drapeaux de son pays et de la Russie "si tout le monde se sent mieux de cette façon". "Je n'ai aucun contrôle là-dessus. Qu'est-ce que je peux dire? Ils l'ont fait, OK, pas de drapeaux", a ajouté Sabalenka, qui faisait partie des joueurs interdits de participer à Wimbledon l'an dernier.

A la question de savoir si elle pouvait comprendre que certains fans ukrainiens puissent être contrariés à la vue de drapeaux russes ou bélarusses, elle a répondu: "Je suis à peu près sûre qu'ils (sont) blessés par cela, et si Tennis Australia a pris cette décision pour qu'ils se sentent mieux, d'accord". Depuis l'invasion russe en Ukraine il y a bientôt un an, les joueurs russes et bélarusses ont concouru sous bannière neutre à des compétitions, y compris à l'Open d'Australie.

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