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Novak Djokovic, qui court après les records établis par Federer et Nadal, notamment celui du nombre de titres du Grand Chelem, peut devenir dimanche le premier avec 23 trophées dans cette catégorie, s'il remporte son troisième Roland-Garros.
"J'ai l'immense chance d'avoir depuis quelques années la possibilité d'écrire l'histoire à quasiment chacun de mes matches. J'aime cette sensation, c'est un privilège. La motivation est au plus haut, il me reste un match et j'espère pouvoir soulever le trophée", souligne le Serbe de 36 ans.
Le seul qui puisse désormais l'en empêcher est Casper Ruud, le Norvégien de 24 ans qui s'est hissé en finale à Paris pour la deuxième année consécutive.
"L'an dernier c'était Rafa, cette fois c'est Novak... les deux meilleurs... Je ne serai pas le favori alors je ferai de mon mieux", relève Ruud.
En 2022, il avait été balayé par le roi Rafael Nadal qui avait porté à 22 le record de Majeurs en décrochant sa 14e coupe des Mousquetaires. Cette année, c'est face à Djokovic qui vise à son tour le record, qu'il jouera pour remporter son premier titre du Grand Chelem, en ayant disputé trois finales lors des cinq derniers Majeurs (avec l'US Open 2022 également).
Son adversaire en demies, Alexander Zverev, y voit une ouverture pour le Norvégien.
"Novak est l'un des meilleurs joueurs au monde, c'est certain, mais lorsqu'on est sur le point de marquer l'histoire, ça ajoute de la pression. Nous sommes tous humains, Novak y compris. Alors pour Casper, c'est le meilleur scenario", analyse l'Allemand.
- Gérer la pression -
Djokovic a démontré qu'il savait gérer la pression, les douleurs, les blessures, lorsqu'il avait un gros titre à portée de raquette.
Une fois pourtant, il a cédé sous le poids de la pression: en finale de l'US Open 2021 contre Daniil Medvedev avec la perspective d'un Grand Chelem (remporter l'Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open la même année), ce que seul Rod Laver a réussi dans l'ère Open (depuis 1968), en 1969.
"Quand je me lève le matin et que je pense à la saison, à ce que je veux accomplir, ce sont les tournois du Grand Chelem qui me motivent le plus. J'ai remporté le premier cette année (en janvier en Australie, ndlr) et je suis maintenant en finale du deuxième. Que demander de plus ?", a toutefois assuré Djokovic après avoir remporté le duel des générations en demies face à un Carlos Alcaraz diminué physiquement par des crampes.
Alors si psychologiquement il reste solide comme un roc, son physique lui permettra-t-il de maintenir son niveau et notamment celui qui lui a permis durant un set et demi d'éteindre la fougue de son jeune adversaire espagnol vendredi ?
Il a reconnu avoir lui aussi tiré sur la corde physique lors de ce match d'une "intensité extrême".
- Redevenir N.1 -
En outre, il a été blessé durant la saison sur terre et a pour meilleur résultat un quart de finale à Rome lors des tournois préparatoires aux Internationaux de France. Mais pas de quoi l'inquiéter.
"Je l'ai souvent dit cette année durant la saison sur terre: Roland-Garros est le tournoi où je veux être à mon meilleur niveau sur cette surface. Donc je me suis mis une nouvelle fois (il jouera sa 34e finale en Majeur, un record co-détenu avec Chris Evert) en position de remporter un tournoi du Grand Chelem", relève-t-il.
Et forcément, il aura l'expérience de son côté, lui qui jouera sa septième finale de Roland-Garros, pour deux titres (2016 et 2021) jusque-là.
Toutefois, le Serbe n'est pas convaincu que cette expérience soit "un facteur décisif dans ce type de matches".
"Ça peut aider à gérer les émotions, les dépenses d'énergie, mais ça ne fait pas gagner le match", estime-t-il.
En outre, Djokovic qui a joué le tournoi en tant que N.3 mondial, est déjà assuré d'être N.2 lundi. S'il gagne dimanche, il redeviendra N.1 (pour la 388e semaine, un record). Et il deviendrait le seul joueur de l'histoire à avoir remporté au moins trois fois chacun des quatre tournois du Grand Chelem. Le premier.