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Faut-il recourir à une nouvelle "taxe de guerre" ou privilégier d'autres options pour financer l'augmentation du budget de la Défense ? Selon Etienne de Callatay, économiste, il est important de ne pas surcharger les générations futures d'emprunts.
La Belgique veut atteindre le montant de 2% de son PIB en terme de dépenses sur son armée. L'augmentation du budget de la Défense, d'environ 17 milliards pour les cinq prochaines années, force notre gouvernement à chercher des moyens de financement. Pour 2025, c'est quatre milliards d'euros supplémentaires qui doivent être débloqués.
Pour l'économiste Etienne de Callatay, l'emprunt, bien que nécessaire à court terme, n'est pas une solution viable à long terme. "En termes de justice intergénérationnelle, par rapport aux générations à venir, on va déjà leur léguer une fameuse dette publique, on va déjà leur léguer une planète sacrément dégradée, souligne-t-il. Il met en garde contre le risque d'alourdir encore davantage le fardeau qui pèse sur les générations futures.
Pour financer l'effort de défense, l'économiste envisage deux pistes principales : "Soit payer plus de taxes, soit accepter que l'État fournisse moins de services ailleurs et coupe dans certaines dépenses". Il reconnaît que ces options ne sont pas populaires, mais il les juge nécessaires pour assurer notre sécurité.
La décision de recourir à une nouvelle taxe ou de réduire les dépenses publiques relève du domaine politique. "Ce n'est pas à l'économiste à dire", précise Etienne de Callatay. Il insiste toutefois sur la nécessité d'optimiser le fonctionnement de l'État, "que ce soit notre fiscalité, notre sécurité sociale ou notre Régie des bâtiments".
Dépenses qui servent le mieux nos intérêts
Selon l'économiste, l'impact économique des dépenses dans la Défense ne doit pas être la priorité. "On ne doit pas chercher avec ces dépenses à se soucier de cela. Il faut faire les dépenses qui servent le mieux nos intérêts en termes de sécurité", affirme-t-il. Il met en garde contre la tentation de "courir deux lièvres à la fois", c'est-à-dire de privilégier à la fois la sécurité et le soutien à l'économie belge.
L'objectif principal, selon Etienne de Callatay, est de maximiser l'efficacité des dépenses de défense, en obtenant "un maximum de surcroît de sécurité" pour un coût minimal.


















