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Bilal El Makhoukhi a été reconnu coupable, mardi, d'assassinats et tentatives d'assassinat dans un contexte terroriste pour les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, qui ont fait 35 morts et des centaines de blessés. Le jury a également considéré que l'homme avait participé aux activités d'un groupe terroriste. Les 12 citoyens ont donc écarté le crime de guerre, en rapport aux bombardements lâchés en Syrie par la coalition internationale, comme le plaidait la défense.
Ce verdict s'inscrit dans la lignée du réquisitoire du parquet. Ce dernier considérait que Bilal El Makhoukhi avait non seulement fourni une aide essentielle à la cellule djihadiste, mais qu'il était également censé prendre la relève après les attentats-suicides et la mort des principaux membres du groupe. Le principal élément imputé au Belgo-Marocain de 34 ans est la récupération des armes de la cellule dans l'appartement de la rue Max Roos à Schaerbeek. L'homme a toujours refusé de révéler à qui il les avait confiées et celles-ci sont donc toujours dans la nature.
La défense avait tenté de replacer les attentats dans le contexte de la guerre en Syrie, affirmant que la Belgique, par sa participation à la coalition internationale, s'était lancée dans un conflit armé avec l'État islamique et que les attaques à Bruxelles s'inscrivaient dans le cadre de ce conflit. Ses avocats avaient dès lors demandé la requalification des faits en crime de guerre, afin que ce contexte soit pris en compte dans la décision du jury. Me Nicolas Cohen avait souligné que cette requalification ne changerait rien à la peine encourue mais qu'elle était importante pour "espérer une réconciliation". La défense avait aussi affirmé que Bilal El Makhoukhi n'avait apporté qu'une aide accessoire à la cellule terroriste et qu'il devait donc être reconnu comme complice des attentats et non comme co-auteur.