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L'avocat de Hassan T. a sollicité mercredi un jugement "connecté au réel et individualisé" devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, dans le cadre des plaidoiries au procès Encro. Le prévenu est soupçonné d'avoir dirigé une organisation criminelle active dans un trafic de drogue, mis en lumière après le décryptage des messageries Encrochat et Sky ECC.
Hassan T. est notamment soupçonné d'avoir organisé l'importation de stupéfiants sur le sol belge, dont une cargaison acheminée par avion au départ du Brésil. Selon son avocat, le prévenu ne se trouvait cependant pas à la tête d'une organisation criminelle. Il agissait plutôt comme simple membre d'une association de malfaiteurs, sans hiérarchie particulière.
"Il faut comprendre les agissements de Hassan T. comme ceux d'un acteur économique, qui utilisait la messagerie Sky ECC pour se positionner sur le marché des stupéfiants de manière opportuniste", souligne le pénaliste. "Il n'a jamais été question de laboratoire, de chauffeur ou de société écran."
Le prévenu utilisait "Sky comme le LinkedIn des stupéfiants", résume l'avocat. "Il mettait les gens en contact et prenait une commission sur leurs transactions, dans une attitude quasiment parasitaire. Il n'avait aucun pouvoir de contrôle, juste un carnet d'adresses."
Le conseil du quinquagénaire a par ailleurs questionné la légitimité de la confiscation de deux millions d'euros et l'amende de 800.000 euros requise par le procureur fédéral. "Empêtré dans une dette de 50.000 euros envers plusieurs Albanais, mon client a dû faire croire à un déménagement en Espagne pour échapper à ses créanciers", souligne l'avocat. "Si l'on se trouve réellement face au dirigeant d'une organisation criminelle, c'est une organisation qui n'avait pas beaucoup d'argent", a-t-il ironisé.
Le parquet avait en outre requis 20 ans d'emprisonnement à l'encontre de Hassan T. Son avocat a, quant à lui, sollicité une peine "connectée au réel et individualisée" devant le tribunal.