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"J'ai tellement de colère et de haine", a confié l'épouse d'un homme grièvement blessé lors des explosions à Zaventem, mercredi après-midi, au procès des attentats du 22 mars 2016, devant la cour d'assises de Bruxelles. "On parlait de revendications islamistes. Ce mot "islam"... Ils [les terroristes] m'ont fait douter de ma foi. Juste pour ça je ne leur pardonnerai jamais", a-t-elle déclaré.
Zéliya a raconté que, le 22 mars 2016, son mari, Ferhat, et elle, se trouvaient à l'aéroport de Bruxelles à Zaventem, où ils travaillaient tous les deux. "J'ai entendu le gros boum puis mon mari m'a appelée, mais c'était une autre personne au bout du fil. Il m'a dit de me rendre très rapidement dans le terminal. Lorsque je suis arrivée là, j'ai vu un enfant brûlé, qui criait 'au secours'. Je ne savais pas dans quel état mon mari était. Je ne l'ai reconnu qu'à ses chaussures et au son de sa voix. Il était méconnaissable".
La victime a expliqué que son mari avait été admis à l'Hôpital Militaire à Neder-over-Heembeek, avant d'être transféré par hélicoptère à l'UZ Leuven. "C'est notre deuxième maison, encore aujourd'hui", a raconté Zéliya. "Mon mari a subi de nombreuses opérations. Il a toujours un morceau de bombe derrière l'œil gauche. Ça lui fait peur, car il peut perdre la vue. À l'heure actuelle, il est détérioré, il n'est pas bien. Ils [les terroristes] nous ont détruits. Quand vous êtes fatigué psychologiquement parlant, se reposer n'aide pas", a-t-elle exprimé.
"J'ai toujours l'odeur de ce jour-là dans les narines. Je suis dégoûtée de respirer", a terminé la victime, dans un éclat de sanglots.