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Procès de Madissone Massy, accusée d'avoir tué son bébé de 9 mois: "La présence de son mari la rassurait pour prendre en charge son fils Enzo"

La psychiatre et la psychologue qui ont pris en charge Madissone Massy, juste après le décès de son premier enfant en 2017, ont témoigné devant la cour d'assises, mercredi matin.

La psychologue a dépeint une femme anxieuse, dépressive, angoissée à l'idée de rester seule avec son fils Enzo, alors que son mari avait repris le chemin du travail. "Je pense que la présence de son mari la rassurait pour prendre en charge son fils Enzo", déclare la psychologue. Celle-ci n'était pas au courant des nombreux SMS envoyés par l'accusée à son époux, matérialisant ses angoisses. Le président s'en étonne et interpelle l'accusée. "Pour moi, je ne faisais rien de mal", répond l'accusée.    

La psychologue s'est rendue au funérarium. "Quand j'ai appris le décès du petit garçon, à mon retour de vacances, j'ai pris cela comme une bombe sur la tête. J'y suis allé pour présenter mes condoléances aux parents. Quand je suis arrivée, elle était seule, à moitié couchée sur le cercueil. Le papa s'est approchée vers moi et m'a remercié. Je me suis approchée d'elle, elle a levé la tête, on voyait qu'elle avait beaucoup pleuré. Nous n'avons pas échangé de mots".    

La psychiatre a convoqué Madissone Massy le 29 mars 2019, pour un premier rendez-vous. "Directement, elle m'a parlé de la naissance du premier enfant, des circonstances, avec beaucoup de détails. J'ai eu le sentiment qu'elle gardait un traumatisme. Elle parlait d'une mort-subite, mais je trouvais que son récit était différent d'une mort-subite".    

Rapidement, le risque de mort-subite concernant Enzo a été évoqué. L'accusée a évoqué plusieurs cas de mort-subite dans sa famille. "Je lui ai recommandé de parler de ses inquiétudes au pédiatre et d'assurer un suivi chez la psychologue, car elle était traumatisée de la perte de son premier enfant".    

L'accusée a confié à la psychiatre qu'elle faisait des misères à son mari, afin d'insister pour qu'il rentre le plus tôt possible, sans m'expliquer pourquoi. "Elle éprouvait le besoin d'avoir son mari près d'elle".  

Pour la psychiatre, le discours concernant l'enfant et celui concernant son mari était bien séparé.    

La psychologue a pensé à un syndrome de Münchhausen par procuration, en raison du discours émotionnel qui ne correspondait pas au discours verbal. La psychiatre y a pensé aussi.    

Madissone Massy est accusée d'avoir assassiné son fils âgé de neuf mois et de lui avoir porté des coups. Enzo est décédé le 22 juillet 2019 à l'hôpital de Jolimont. Il avait été hospitalisé à l'hôpital d'Hornu, le 16 juillet, après un malaise.    

Deux jours plus tard, il était transféré en urgence à Jolimont, dans un état de mort cérébrale. Sa maman, l'accusée, a avoué lundi avoir appuyé sur son thorax, durant plusieurs minutes, ce qui a provoqué l'asphyxie mécanique à l'origine du décès.

 

 

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