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"Le jury pourrait-il être traumatisé" par les récits des victimes des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles et Zaventem, s'est inquiété mercredi un juré suppléant face à une psychologue venue exposer devant la cour d'assises les séquelles dont peuvent souffrir les victimes de tels actes.
La psychologue militaire Magali Huret avait abordé le concept de "traumatisme vicariant", soit un traumatisme qui apparaît chez une personne après qu'elle a été mise en contact avec le vécu traumatique d'une autre personne.
Pendant un bon mois, les victimes survivantes ont témoigné de leurs vécus, espoirs, blessures et traumatismes devant la cour d'assises de Bruxelles qui juge 10 hommes pour la double explosion à l'aéroport et l'attentat-suicide dans le métro de Maelbeek. Des images photos et vidéos parfois difficiles ont également été diffusées à l'audience durant l'exposé de l'enquête.
Ces éléments pourraient-ils créer un traumatisme chez les membres du jury, dont le procès constitue le quotidien depuis déjà cinq mois, s'est interrogé le juré suppléant. "Oui, il se pourrait que vous soyez victimes de tous les récits entendus", a répondu la professionnelle. "C'est pour ça que vous avez droit à une assistance."
La présidente de la cour, Laurence Massart, a alors précisé qu'aucune aide n'était prévue au départ mais que la cour avait "négocié" 10 séances à la demande, après le procès pour chaque membre du jury.