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Quatre jours d'audience s'ouvrent ce jeudi au Tribunal de Coblence (Allemagne), huit mois après qu'une Liégeoise ait été tuée par un homme dans la rue.
C'est un procès qui devrait rendre justice à la mémoire de Claudia Maraite, une Liégeoise de 55 ans décédée il y a huit mois déjà.
Rappelez-vous: le 8 juillet dernier, Claudia Maraite se trouve dans une rue de Bad Honningen, en Allemagne, lorsqu'elle est violemment attaquée par un inconnu. L'homme de 38 ans sort de la maison de ses beaux-parents où se déroule une fête familiale, couteau de cuisine à la main, et attaque deux personnes. Claudia se trouve sur son chemin. Il la poignarde mortellement.
L'enquête menée depuis le drame a montré que l'assaillant était un homme à la santé mentale particulièrement fragile. "L'auteur est un alcoolique profond", avait à l'époque confié un voisin à la presse allemande. "Pour assister à la fête familiale, il aurait été privé de toute consommation et serait devenu fou."
Sous emprise ?
Le sevrage alcoolique non encadré de cet homme – ou "delirium tremens" – lui aurait fait totalement perdre le contrôle. "Les symptômes aigus de sevrage (dont les délires et les hallucinations) peuvent apparaître chez 50% des patients alcooliques chroniques dans les 10 heures après la dernière prise d'alcool et peuvent se majorer jusqu'à la 72e heure pour diminuer progressivement", explique l'expert en psychiatrie légale consulté par la famille.
L'auteur présumé est enfermé depuis les faits dans un hôpital psychiatrique. L'un des enjeux du procès s'ouvrant ce jeudi 22 février est de définir si la santé mentale a altéré le discernement de l'attaquant, ou si l'alcoolisme de celui-ci pourrait justifier la violence de son sevrage. Mais d'ores et déjà, on connaît la position du parquet allemand qui considère "que les éléments constitutifs de l'infraction de meurtre et de tentative de meurtre sont réunis" mais que le "prévenu était irresponsable au moment des faits en raison de ses dispositions psychiques".
Louis Maraitre, un frère en attente
L'autre enjeu de ce procès, qui devrait durer quatre jours, se joue également du côté de la famille de Claudia Maraite. Contacté par nos soins, le frère de la défunte, Louis, se dit "soulagé" et "perturbé" à l'approche de l'audience. "Soulagé parce que l'une des premières choses que nous souhaitions (avec le reste de la famille, ndlr), c'est que cela aille vite. Et huit mois plus tard, on a le procès qui débute." Un délai effectivement rapide pour ce type d'affaire. "Et perturbés parce qu'on ne sait toujours pas avec précision ce qui s'est passé et on va devoir affronter la dramatique vérité", confie-t-il. "On en a quand même un peu peur."
Louis et toute la famille de Claudia Maraite, "le noyau dur", seront représentés à l'audience. Claudia était la sœur de trois hommes, mais "surtout la mère de trois enfants toujours sous le choc". "Ce qu'on attend, c'est de pouvoir faire notre deuil, connaître toute la vérité, mais aussi faire en sorte que des cas psychiatriques comme celui-ci ou d'autres meurtriers ne recommencent pas", poursuit Louis Maraite, avec une pointe d'espoir. Mais avec une triste certitude, tout de même. "Cela ne nous la rendra pas."