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Le volume total des exportations d'armes de la Wallonie a chuté de 60% en 2022 par rapport à l'année précédente, à 355,5 millions d'euros. Néanmoins, ces exportations restent "hautement problématiques", ont estimé les responsables d'Amnesty International, mercredi, lors de la présentation de la 6e édition du rapport de l'Observatoire des armes wallonnes (OAW).
Selon ce rapport, publié en collaboration avec la Coordination nationale d'Action pour la Paix et la Démocratie (CNAPD), la Ligue des Droits Humains (LDH) et Vredesactie, le recul observé l'année passée découle principalement de la fin des livraisons de tourelles-canons de l'entreprise John Cockerill assemblées au Canada sur des véhicules blindés destinés à l'Arabie saoudite, ainsi qu'à la diminution des exportations directes vers ce pays qui se sont élevées, en 2022, à 700.000 euros.
"Si une baisse des exportations est effectivement à noter, cette donnée ne doit pas masquer la persistance de pratiques irresponsables de la part de l'industrie de l'armement et des autorités wallonnes", a pointé François Graas, coordinateur des campagnes et du plaidoyer de la section belge francophone d'Amnesty International. "De même, la réduction des exportations à destination de l'Arabie saoudite, suite à des actions en justice de la société civile, ne doit pas faire oublier que la Wallonie continue à exporter des armes vers des destinations qui suscitent de sérieuses interrogations", a-t-il ajouté.
Ainsi, le volume des exportations d'armes à destination de l'Indonésie - où l'action des forces de sécurité en Papouasie est contestée - a été multiplié par six et l'entreprise Mecar aurait produit des munitions pour l'Égypte, "alors que la situation des droits humains dans ce pays est catastrophique". Trois licences ont également été accordées pour des exportations vers les Emirats Arabes Unis en 2021 même si les dernières exportations réelles d'armes à destination de ce pays remontent à 2019.