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Comment assurer un juste prix aux agriculteurs? "C'est facile de taper sur la grande distribution"

Georges-Louis Bouchez était l’invité de Bel RTL matin. Au micro de Martin Buxant, le président du MR, a détaillé ses solutions pour répondre à la colère des agriculteurs qui bloquent les routes depuis dimanche soir pour manifester leur ras-le-bol. 

Comment peut-on faire pour garantir des prix corrects pour les agriculteurs? Est-ce qu’il faut mettre la pression sur la grande distribution?

Il y a trois éléments. Le premier, c’est d’avoir de la transparence dans la négociation des prix entre l’agriculteur, les centrales d’achat, les transformateurs et la distribution. Deuxième élément : il faut aussi se rendre compte que plus vous additionnez les normes, plus vous augmentez les coûts de production. Ce qu’il faut c’est avoir un stop législatif, il faut arrêter d’ajouter des normes aux normes et de la surcharge administrative. Au MR, nous préconisons d’avoir un deal agricole, un « agrideal », entre les autorités publiques, européennes, nationales ou régionales et les agriculteurs et de se dire que pendant 5 à 10 ans on a une stabilité législative, parce que ça change leurs conditions de production systématiquement. Et le troisième élément qui est important : il faut aussi poser la question du juste prix. C’est facile de taper dans tous les sens et sur la grande distribution. Mais, aujourd’hui la réalité c’est que toute la chaîne est sous une grande pression et pourquoi l’agriculteur paie le prix le plus fort, parce qu’il est le dernier dans la chaîne, donc c’est celui qui ne peut pas se retourner sur quelqu’un d’autre pour récupérer des moyens ailleurs. 

Est-ce que cela veut dire que c’est au consommateur de payer plus cher?

Nous devons avoir un vrai débat de société sur le juste prix pour les produits de première nécessité. Ce n’est pas nécessairement le consommateur qui doit payer plus, c’est aussi via de la fiscalité, la capacité de baisser le coût. Les agriculteurs et la grande distribution, ils sont confrontés aux mêmes problèmes que tout le monde : un coût du travail qui est trop élevé, les salaires ne sont pas assez élevés mais le coût du travail, c’est-à-dire les taxes, les cotisations sociales, tout cela est trop élevé, un prix de l’énergie plus important en Belgique qu’ailleurs. Si on travaille là-dessus, on récupère des marges pour pouvoir mieux rémunérer les travailleurs. Il faut qu’on dépense moins d’argent public, qu’on arrête d’avoir des contraintes administratives aussi élevées pour récupérer des marges pour nos travailleurs. De toute façon à la fin, toutes ces surcharges et toutes ces bonnes règles qui viennent souvent de la gauche, c’est toujours les travailleurs et les travailleuses qui payent. Et les agriculteurs sont vraiment l’exemple-même de gens qui travaillent énormément. 
 

 

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