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La directrice des affaires culturelles à la COCOF réclame davantage de soutien aux artistes francophones: "Regardez ce qui se passe du côté flamand"

Cécile Vainsel, PS, directrice d’Administration des Affaires Culturelles à la COCOF (Commission communautaire française), était l'invitée de Martin Buxant ce matin sur bel RTL. Il a été question de la visibilité des artistes belges francophones, notamment sur les festivals. 

On voit peu d'artistes francophones lors des festivals, et c'est un constat que confirme Cécile Vainsel, même si on ne dispose pas de chiffres précis. Elle plaide pour une liberté de programmation, mais aimerait améliorer la visibilité de nos talents. 

Mais pourquoi y a-t-il peu d'artistes belges francophones sur les scènes des festivals ?  

"Ce qui permet de doper la visibilité de nos artistes belges francophones, c'est la diffusion sur les ondes. Donc, on a travaillé sous cette législature pour améliorer cette visibilité, en augmentant les quotas de manière assez importante sur les radios publiques et privées. Mais je vais vous le dire très clairement, je pense que ces efforts sont positifs, mais ne sont pas suffisants", a-t-elle répondu. 

Cécile Vainsel estime qu'on ne diffuse pas assez d'artistes francophones sur les différentes radios francophones. 

"Regardez ce qui se passe du côté flamand, vous avez 25% d'artistes flamands qui sont obligatoirement diffusés sur les radios publiques, et on voit le résultat, un groupe comme Clouseau a été programmé 12 fois au Sportpaleis, poursuit-elle. Donc je pense que c'est une politique qui s'avère payante. Alors ma conviction, c'est la suivante, il n'y a pas moins de talent du côté francophone que du côté néerlandophone en Belgique. Deuxièmement, la culture est un secteur économique extrêmement puissant. Rien qu'à Bruxelles, les industries culturelles et créatives, c'est plus de 105 000 emplois. Et trois, je pense que nous devons faire comme la France et faire de la culture un soft power pour doper la carrière des artistes en Belgique comme sur la scène internationale"

Elle rejoint dès lors ce que dit le rappeur belge Damso, qui estime qu'on a plein d'artistes en Belgique, mais que les politiques doivent jouer un rôle pour les aider à éclore. La question des quotas se pose dès lors : est-ce qu'on peut imposer dans les festivals des artistes belges francophones ? 

"Je pense qu'en ce qui concerne la programmation, il faut rester quand même sur une liberté de programmation parce qu'organiser un événement, c'est quand même déjà tellement compliqué. On ne peut pas imposer des quotas d'artistes. Ce n'est pas ce qui se fait d'ailleurs non plus en Flandre, le propos n'est pas là. Par contre, il faut vraiment changer d'optique et donner beaucoup plus de visibilité à nos talents côté francophone. Je pense que la Belgique regorge de talents côté francophone. Nous devons cesser de raser les murs. Je pense que nous avons vraiment la possibilité de hisser beaucoup d'artistes sur la scène internationale et d'en faire véritablement un label, comme en France. On n'ose pas assez, et je pense qu'on a fait des efforts au niveau quotas. Maintenant, ce qu'il va falloir faire, c'est se donner des objectifs chiffrés précis au niveau des festivals, voir si les nouveaux quotas qui ont été instaurés sont suffisants. Mais il ne faudra pas avoir peur de remettre l'ouvrage sur le métier et d'augmenter les quotas en se basant sur ce que fait la Flandre".
 

 

 

 

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