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Des policiers en colère partout, dans les gares, centres commerciaux ou endroits fréquentés : voilà des scènes auxquelles on va assister dans les prochaines semaines. La mobilisation des policiers contre le gouvernement serait-elle en train de se radicaliser ?
"Oui, car nous subissons une attaque frontale de la ministre de l'Intérieur sur l'aménagement de la fin de carrière des policiers", explique Eddy Quaino. "En effet, désormais, elle lie cela avec la revalorisation salariale que nous demandons depuis 22 ans maintenant".
Cela fait de nombreux mois que la police avait négocié avec le gouvernement pour une hausse des salaires, mais en octobre dernier, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. En cause : cette hausse a été lissée dans le temps, mais également liée à la suppression d'un régime de fin de carrière.
"En clair, nous n'aurons pas de revalorisation si nous n'abandonnons pas le régime de fin de carrière des policiers", explique le représentant du syndicat CGSP. "Nous voulions remettre sur la table un congé préalable à la pension, mais nous avons constaté une absence totale de concertation sociale de la part de la ministre. Elle amène un texte sans marge de négociation et on ne peut pas l'accepter".
Les soucis budgétaires n'ont pas facilité la tâche du gouvernement, mais Eddy Quaino ne se satisfait pas de cette explication. "Elle a pris des engagements ! Avec cette décision, on remet en cause la confiance à l'égard qu'on avait envers elle. La revalorisation, on devait l'avoir en janvier 2023, mais toujours rien à l'heure actuelle. Ensuite, la fin de carrière des policiers, on nous avait dit qu'on n'y toucherait pas, mais on la remet tout de même en cause".