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Le Délégué général aux droits de l'enfant (DGDE), Solayman Laqdim, a présenté vendredi la première étape de son travail initié lors de la pandémie de Covid-19, visant à proposer une méthodologie d'approche des enfants qui subissent des maltraitances intrafamiliales. Cette première publication, intitulée "Faire taire le silence" et écrite par l'autrice et formatrice en sociologie clinique Isabelle Seret, est un recueil d'une dizaine de récits d'adultes ayant subi de la maltraitance infantile.
"Depuis la pandémie de Covid-19, les violences intrafamiliales envers les enfants ont beaucoup augmenté", a indiqué le DGDE lors de la conférence de presse, qui avait alors réuni un comité d'experts académiques et scientifiques pour "mettre sur pied une méthodologie d'approche qui évite une réactivation du trauma et d'ajouter de la souffrance à leur douleur".
Dans le livre, deux thèmes sont abordés: les liens de parenté et l'interdit de l'inceste. "C'est toujours les liens de sang qui priment dans le secteur, mais je me suis rendu compte qu'il s'agissait d'une construction sociale. On ne se soucie jamais de l'affectif", a souligné Isabelle Seret. "La première chose que j'ai remarquée lorsque j'ai lu les récits, c'est la densité, l'intensité et la qualité. La deuxième, c'est le nombre inquiétant d'enfants qui ont subi des violences sexuelles."
M. Laqdim veut que ce projet fasse bouger les lignes. "Il faut impérativement que la problématique soit prise en compte lors des prochaines élections", a-t-il d'ailleurs lancé. "On veut que le projet puisse être exploité." Dans un deuxième temps, lui et son équipe ambitionnent de recueillir les propos des jeunes en institution en Wallonie et à Bruxelles. Enfin, ils souhaitent se pencher sur les violences institutionnelles.
"Pourquoi ne peut-on plus entendre la parole d'un enfant ? Il faut passer d'un enfant objet de droit à un enfant sujet de droit, mais c'est difficile", a-t-il relevé.