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Opposés au projet de décret sur l'évaluation des enseignants, les syndicats socialistes et libéraux ont rejeté jeudi l'idée de la ministre Désir de voter l'ensemble du décret, mais de décaler de plusieurs années la mise en oeuvre de son second volet, celui qui permet de licencier un enseignant insatisfaisant.
"Post-poser ce second volet ne va changer strictement rien!", balaie Joseph Thonon, le président de la CGSP-Enseignement. "Ce serait reculer pour mieux sauter. Je ne vois pas l'intérêt, sinon que la ministre Désir ne sera peut-être plus en fonction quand la mesure arriverait", ajoute le syndicaliste.
Dans un geste d'apaisement envers les syndicats, la ministre Désir propose jeudi dans le Soir de voter dans son ensemble le décret sur l'accompagnement et l'évaluation des profs, mais de reporter de plusieurs années l'entrée en vigueur du second volet (celui sur l'évaluation) par rapport au premier (sur l'accompagnement et la formation continue).
La ministre se dit prête à négocier ce délai avec les acteurs de l'école, précisant déjà qu'il pourrait être "conséquent".
Lors d'une conférence de presse commune jeudi, les syndicats socialistes (CGSP et Setca-SEL) et libéraux (CGSLB et Appel) ont toutefois rejeté cette idée.
A leurs yeux, la seule chose acceptable serait d'adopter et de mettre en application le seul premier volet de la réforme, de l'évaluer et d'appliquer les procédures d'évaluation déjà prévues dans la législation via les services de l'Inspection.
Ce n'est que si cette procédure ne devait pas donner pleinement satisfaction que le projet d'évaluation de la ministre Désir pourrait alors être voté et implémenté, avancent les quatre syndicats qui ont prévu de manifester jeudi prochain dans les rues de la capitale.