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L'ex-compagnon d'Eva Kaili craint de se faire assassiner par des agents marocains ou du Qatar: "J’ai vraiment peur pour ma vie"

Francesco Giorgi, un nom peu évoqué dans le Qatargate, mais qui pourtant y a toute son importance. Le Milanais n'est autre que l'époux de l’eurodéputée grecque, Eva Kaili, avec qui il a une petite fille, Ariana. SudInfo vient d'avoir en exclusivité son audition aux enquêteurs. 

Nos confrères de SudInfo révèlent l'information ce matin: Panzeri et lui se sont retrouvés dans la même cellule à Saint-Gilles.

Francesco Giorgi est un ancien attaché parlementaire et mari d'Eva Kaili. Il a été arrêté le 9 décembre 2022 et emprisonné à Bruxelles pendant deux mois et demi, à la suite du Qatargate. 

Il avait été engagé par Pier Antonio Panzeri, qui lui demandait un prêt important en échange de son poste. Plus de 100 000 €, soit 1 500 € par mois, durant quelques années. 

En février dernier, le journal "Times" révélait que Giorgi a été incarcéré dans la même prison, à Saint-Gilles, que le député, malgré les précautions prises pour les séparer. Un fait que nos confrères de SudInfo confirment aujourd'hui.

"J’ai considéré cela comme une torture"

L'histoire va encore plus loin, puisqu'une erreur de la direction de la prison leur a permis de se retrouver dans la même cellule pendant quelques jours. Ces révélations, faites par SundInfo, ont mis en évidence les erreurs et les négligences dans cette affaire.

La déposition de Giorgi en dit long sur ce sujet : "Si je me trompe, les raisons justifiant une détention préventive concernent la disparition de preuves, le risque de collusion, de fuite ou réitération de la part du détenu (…) Concernant la collusion, je vous informe que je me suis retrouvé, dans la stupeur, deux heures au préau avec Monsieur Panzeri et Monsieur Figa-Talamanca et, surtout, j’ai partagé trois jours la même cellule que Monsieur Panzeri. J’ai considéré cela comme une torture."

Giorgi explique qu'il a été initialement placé en cellule avec un Chilien avant d'être transféré dans l'aile A pour sa protection. 

"J’ai vraiment peur pour ma vie"

Il mentionne également qu'il a une petite fille qui l'attend à Bruxelles et que la fuite au Qatar ou au Maroc n'est pas une option pour lui. "Le Maroc et le Qatar sont des pays qui veulent probablement ma mort vu le scandale et l’atteinte à leur réputation au niveau mondial tel que cela ressort de l’enquête".

Giorgi considère tous ces faits comme d'une gravité inouïe. Il estime que ces circonstances ne lui donnent aucune raison de continuer à collaborer avec les autorités judiciaires. "Je me sens comme si je m’étais jeté dans le vide, sans parachute", ajoute-t-il, exprimant ainsi son désarroi.

La police lui demande ensuite s'il a subi des pressions ou des menaces depuis son arrestation. Il a confirmé qu'il craignait d'être assassiné par des agents marocains ou qataris, ou que sa fille soit kidnappée. "Les détenus me reconnaissent. Cela me met mal à l’aise. Ma vie est en danger.". 

Il ressent une certaine pression, car il connaît le réseau de ces deux pays et a été témoin de leur capacité à gérer l'argent et à infiltrer. Il exprime sa peur pour sa propre vie, celle de sa famille et surtout celle de sa fille. "Imaginez qu’ils prennent ma fille. En tant qu’Italien, je sais ce qu’est la mafia. J’ai vraiment peur pour ma vie, pour celle de ma famille et de ma petite. Je suis dans un état psychologique très fragile."

La prison de Saint-Gilles décrite comme "inhumaine"

Le policier lui demande de préciser son ressenti et il répond qu'il sait que "ces pays peuvent faire très mal. Je vis dans la terreur surtout pour ma fille. Je ne veux pas payer plus cher que ce que je n’ai fait".

Une autre source révèle que Giorgi a dû attendre un mois avant de pouvoir enfin changer de (sous-) vêtements. Il décrit les conditions de détention comme "inhumaines et indignes, où les droits des détenus ne sont pas respectés". Selon lui, les détenus sont "à la merci et dépendent de la disponibilité des gardes". Il qualifie la prison de Saint-Gilles de véritable scandale, exprimant ainsi son indignation.

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