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"L’impact de la guerre en Ukraine est majeur" sur les agriculteurs belges, assure David Clarinval

David Clarinval était l’invité dans la Matinale de bel RTL ce lundi matin. Le ministre fédéral de l’Agriculture a répondu aux questions de Loïc Parmentier, essentiellement liées à la nouvelle journée de mobilisation des agriculteurs. Le ministre a notamment souligné l’impact important de la guerre en Ukraine sur les agriculteurs belges. 

Les agriculteurs sont dans votre jardin, rue de la Loi. Ils viennent surtout aujourd’hui pour le Conseil des ministres européens de l’Agriculture. Vous y représentez la Belgique. La demande principale des agriculteurs, ce sont des prix justes, un revenu suffisant. Qu’est-ce qu’ils pourront obtenir de concret aujourd’hui ? 

"Tout d’abord, j’aimerais parler un peu du contexte parce que c’est important d’avoir une vision plus globale avant d’aborder les choses. Un élément que l’on sous-estime souvent et qui est vraiment prégnant actuellement, c’est l’impact de la guerre et surtout le rôle que jouent les Russes sur le marché des matières premières alimentaires." 

Donc, la guerre en Ukraine a une influence sur le prix et le revenu des agriculteurs en Belgique ? 

"C’est majeur. Si vous regardez le prix des céréales, vous constatez que depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, les prix s’effondrent. On a une division par deux du prix du blé et ce n’est pas anecdotique. Pourquoi ? Simplement parce que les Russes ont simplement, soit par du dumping, soit par des pressions, soit par des contacts directs avec des pays clients de l’Ukraine qui sont souvent des pays du Nord de l’Afrique, comme l’Egypte, fait pression pour que ces pays n’achètent plus les céréales en Ukraine mais en Russie. Dès lors, les céréales sont finalement bloquées. Il y a aussi des blocages en Mer Noire. Et de facto, ils inondent le marché européen puisque par solidarité nous avons décidé d’accueillir les productions ukrainiennes. Ce qui est normal et même salutaire, d’aider les Ukrainiens. Mais de facto, cette arrivée massive de céréales, de poulets, de sucre, de maïs sur notre territoire européen fait que les prix diminuent très fortement. Un impact majeur. Ce sont 120.000 poulets qui chaque jour arrivent en Europe depuis l’Ukraine."

Il faut arrêter d’aider l’Ukraine ? 

"Non, au contraire, ce sont eux qui sont en première ligne. Mais, par contre, il y a des mesures au niveau agriculture, mais aussi au niveau international. Il faut parler avec les pays africains, les clients habituels de l’Ukraine. Il faut peut-être aussi intervenir sur les marchés de telle sorte que ces pays reprennent les marchés traditionnels avec l’Ukraine et que de facto cette production ne vienne plus inonder notre marché mais retournent dans les pays classiques."

Donc, si je vous comprends bien, les agriculteurs en Belgique sont une sorte de dommage collatéral de la guerre en Ukraine ? 

"Alors, c’est un des éléments. Il n’y a pas que cela mais je voudrais que l’on se focalise là-dessus parce que pour moi, on n’en parle pas assez."

Revoir l'intégralité de l'interview ci-dessous: 

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