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Plus de 170 Belges envoyés à la COP 28 en avion: est-ce trop? La réponse de Jean-Marc Nollet

La ministre fédérale de l'Environnement Zakia Khattabi (Ecolo) avait justifié mardi en commission de la Chambre le nombre important de Belges (environ 170) qui se rendront à Dubaï dans le cadre de la Cop 28, en qualifiant ce débat d'"anecdotique". Jean-Marc Nollet, co-président d’Ecolo, a également réagi dans RTL info Signatures, mercredi soir. 

"La Belgique a pour particularité d'à chaque COP, amener des négociateurs, des décideurs (les ministres), mais aussi des patrons d'entreprises, des gens de la société civile, des personnes des ONG. Car dans une COP, c'est un rassemblement mondial. On a également l'occasion de discuter à côté, et en marge des négociations. Il est extrêmement important comme signal, que la Belgique envoie au monde entier. Chez nous, les politiques ne sont pas seuls à décider. Nous avons des interlocuteurs sociaux, des jeunes qui se mobilisent pour le climat, et des associations que nous amenons dans ces COP", détaille Jean-Marc Nollet.

Et de poursuivre: "Il faut bien se rendre compte que c'est l'ONU du climat. Il y a plus de 193 pays. On a bien besoin d'avoir ces négociateurs à côté de nous. J'ai pu être ministre et je sais combien on peut compter sur ces négociateurs."

Est-ce vraiment utile, une COP? En effet, pour sauver le climat, il faudrait que idéalement le réchauffement climatique se limite à 1,5 degrés d’ici 2100. Or, sur la base des mesures prises actuellement dans les différents états du monde, on sera entre + 2, 5 à + 2, 9 degrés supplémentaires d’ici la fin du siècle…

"Par rapport à il y a 15-20 ans, ces COP ont davantage d'utilité depuis l'accord de Paris. Il y a un cap qui a été fixé, et à chaque réunion annuelle, c'est l'occasion de faire le point et d'améliorer la situation. Il y a quelques années, il y avait un risque d'être à 5 ou 6 degrés de dérèglement climatique. Aujourd'hui, on tourne autour de 3 degrés, ce qui est beaucoup trop. Il faut encore appuyer. Il faut que les gens mettent la pression de partout. On parle de l'avenir des êtres humains."

Khattabi: "Je ne le regrette pas"

La ministre fédérale de l'Environnement Zakia Khattabi (Ecolo) s'était préalablement justifiée devant la Chambre, mardi. "La Belgique a une tradition d'ouvrir la délégation à la société civile. C'est un choix dont j'hérite mais que j'assume", avait expliqué l'Ecologiste, réagissant aux critiques notamment formulées par la ministre flamande Zuhal Demir (N-VA), la seule ministre belge en charge du Climat qui ne se rendra pas aux Émirats Arabes Unis.   

La délégation belge à la COP28, la 28e conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui se déroulera du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, sera forte d'environ 170 personnes, parmi lesquelles des décideurs politiques mais aussi des membres de la société civile et des responsables d'entreprises. Zakia Khattabi avait dénoncé "l'ironie de la situation" : "ceux qui, toute l'année, nous reprochent nos ambitions en matière climatique sont ceux qui nous reprochent d'y aller".   

Selon la ministre, "la délégation de l'année dernière (à la Cop 27 à Sharm el-Sheikh, ndlr) se composait pour un tiers de négociateurs. Tout le reste, c'était la société civile... et en majorité des industriels flamands", avait-elle observé. "Je ne le regrette pas. Chacun y va pour défendre ses intérêts. Il n'y a pas d'exercice de screening de qui souhaite y aller et de qui va faire quoi."  

"En ce qui concerne la délégation officielle, si nous sommes plusieurs ministres à y aller, nous n'y serons pas en même temps", avait complété Mme Khattabi. "Le Premier ministre y va cette semaine, j'irai un peu plus tard et (le ministre bruxellois) Alain Maron arrive encore après moi, de telle sorte que, à chaque moment, il y aura un représentant belge. Personne n'y va quinze jours", avait-elle conclu.

Ce mercredi, Jean-Marc Nollet, co-président d’Ecolo, était l’invité du RTL info Signatures. Pour lui, une telle délégation, est-ce acceptable? 


 

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