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Plus de la moitié des journalistes sont confrontés à des violences

Plus de la moitié des journalistes belges ont déjà été confrontés à des comportements transgressifs, ressort-il mercredi de la troisième enquête nationale sur le profil des journalistes, menée par l'Université de Gand, l'ULB et l'UMons et soutenue par les unions professionnelles du secteur, l'AJP et la VVJ. Les femmes sont proportionnellement plus souvent victimes (64,1% l'ont déjà été) de ces violences que les hommes (51,4%).

C'est la première fois que les chercheurs se penchent dans leur étude - parue tous les cinq ans - sur la question des violences publiques et organisationnelles rencontrées par les membres de la profession.

Si les violences verbales (41,3% des répondants y ont été confrontés dans le cadre de leur travail) et l'intimidation (29,2%) sont les deux formes de violences les plus courantes et sont rencontrées de façon à peu près égale par les femmes et les hommes, les premières sont particulièrement concernées par les problèmes de discrimination (14,8% contre 4,4% des hommes) et les comportements sexuellement transgressifs (18,6% contre 1,2%).

Pour ces derniers, ils ont lieu dans une grande majorité des cas au sein même de la rédaction (dans 68,1%), souvent sur le terrain, mais également en ligne (20,7%).

"Les conséquences psychologiques de ces violences sont importantes", souligne Manon Libert (UMons), et concernent près de la moitié des personnes victimes. "Un répondant sur cinq estime également que ça a porté atteinte à sa réputation ou son image", et une même proportion "dit avoir eu peur pour sa sécurité personnelle", poursuit-elle.

Les faits, qu'ils soient vécus dans la sphère publique ou au sein de l'organisation, restent par contre encore bien souvent sous silence. Seules 25,3% des personnes en ayant fait les frais ont prévenu leur employeur, ou confronté le responsable. Elles étaient encore moins nombreuses à contacter la police (2,6%) ou l'association des journalistes professionnels (2,1%).

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