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Rajae Maouane, la co-présidente d'Ecolo, et Georges-Louis Bouchez, le président du MR, ont débattu sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche" sur un sujet qui les divise terriblement: le port de signes convictionnels dans les administrations.
Rajae Maouane s'est une nouvelle fois montrée en faveur de ce projet qui permettrait notamment aux fonctionnaires de porter un foulard. "Chaque personne, quelle qu'elle soit, si elle souhaite retirer son foulard, je la soutiendrai, et si elle souhaite porter un foulard je la soutiendrai, même si elle est en contact avec le public, mais pas pour les fonctions d'autorité [police, justice, ndlr]".
Pour Georges-Louis Bouchez, ce projet va à l'encontre des valeurs libérales qu'il veut défendre. "Dans les pays anglo-saxons, on fait des recensements ethniques, c'est là où quand on fait un jury d'assises, on le compose en fonction de la couleur de peau ou des convictions religieuses. Ce n'est pas le modèle de la société libérale belge".
Alors que le président du MR défendait l'idée de la neutralité convictionnelle des fonctionnaires en prenant l'exemple d'une petite fille de Molenbeek, "dans des communes comme Molenbeek où tout le quartier porte le voile, si la dame de la commune et l'institutrice portent aussi le voile, une petite fille ne saura pas qu'elle a le droit de ne pas le porter". Rajae Maouane a de nouveau exprimé son désaccord en livrant son expérience personnelle. "J'ai grandi pendant 33 ans à Molenbeek, et aujourd'hui je ne suis pas voilée. Ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas".
Pour le MR, enfin, les arguments des Verts sont électoralistes. "Aujourd'hui, pour des éléments électoraux et pour attirer une certaine partie de la population, vous réintroduisez une autre religion dans le modèle de l'état", en faisant référence à la disparition des signes catholiques dans certains lieux publics.