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Les co-présidents d’Ecolo, Samuel Cogolati et Marie Lecocq, ont annoncé mercredi leur démission de leur mandat. Ils mettent fin à plusieurs semaines de discorde qui ont ébranlé le parti. Il incombe au Conseil de fédération du parti de reprendre la main et de tracer la voie en vue de l’élection d’un nouveau duo. Dans l’intervalle, une co-présidence intérimaire pourrait être désignée, les noms de la Bruxelloise Zakia Khattabi et du Wallon Stéphane Hazée sont cités.
Le duo de co-présidents remettra cette démission vendredi au Conseil de fédération. Le parlement interne des Verts devra «déterminer la procédure et le calendrier de renouvellement dans le respect des statuts», selon un communiqué. «Il veillera également à assurer la continuité du travail politique et organisationnel d’Ecolo».
L’hypothèse d’une co-présidence démissionnaire qui resterait en place jusqu’à la tenue d’une assemblée générale élective paraît peu probable au vu des récents événements. Ils sont «cramés», entendait-on mercredi. Après la crise vécue depuis lundi, il est difficile d’imaginer qu’un duo dont la confiance mutuelle a disparu tienne encore les rênes du parti.
«Samuel a été clair sur sa volonté d’arrêter»
Lundi, en bureau politique, Samuel Cogolati a annoncé aux membres présents qu’il voulait en terminer avec ce tandem qui ne fonctionnait plus, miné par les divergences et la méfiance. Marie Lecocq, informée peu avant la réunion des intentions de son collègue (des tentatives d’entrer en contact durant le week-end ont apparemment échoué), n’a d’abord pas voulu entrer dans ce scénario. Celui-ci menait dans les faits à la démission des deux co-présidents, les statuts prévoyant que le départ de l’un des deux entraîne la tenue d’une nouvelle élection.
Mercredi, sur les ondes de la Première, elle a finalement annoncé sa démission, suivie peu après d’un message sur les réseaux sociaux de Samuel Cogolati. «Samuel a été clair sur sa volonté d’arrêter (...) Je le regrette. Mais l’engagement que nous avons pris, nous l’avons pris à deux devant les militants», a-t-elle expliqué. «Nous n’avons pas tout vu pareil, c’est vrai. Il faut avoir l’honnêteté de le dire: nous n’avons pas été à la hauteur. C’est pour moi un échec, que j’assume pleinement», poursuivait-il pour sa part sur Facebook.
Les démissions se sont succédé ces derniers mois chez Ecolo: coordinatrice du Bureau de fédération, directeur politique, directrice de la communication. Aujourd’hui, la démission de la co-présidence fragilise encore le parti. Un intérim confié à Stéphane Hazée et Zakia Khattabi est sérieusement évoqué. Au mois de septembre, devant la multiplication des départs internes, les deux députés avaient déjà été sollicités afin d’épauler les co-présidents.
Stéphane Hazée, chef de groupe au parlement wallon, est l’une des chevilles ouvrières du parti depuis une vingtaine d’années. Zakia Khattabi a été co-présidente entre 2013 et 2018, et ministre fédérale. Elle fait autorité dans son parti à Bruxelles et le représente dans les tractations en vue de former une majorité régionale, auxquelles Ecolo s’est dit récemment prêt à participer.


















