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Les personnes mettant un logement en location en Wallonie sont plus nanties que d'autres catégories de population, mais une taxe uniforme sur les loyers n'est pas pertinente, relève l'Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (Iweps), dans une étude sur la structure de la propriété des logements dans le sud du pays.
Tant au niveau du patrimoine qu'au niveau des revenus, il existe des ménages bien plus riches que les bailleurs, explique l'Iweps dans cette étude parue dans Regards statistiques. L'Institut déconseille donc les autorités de se lancer dans une taxation unique et identique de chaque loyer, qui toucherait alors uniformément les grands et les petits bailleurs.
Les auteurs de l'étude constatent cependant que les bailleurs, un groupe social numériquement non négligeable puisque représentant 13,6% des ménages wallons, sont loin d'être pauvres et bénéficient d'autres rentrées qui sont suffisantes pour vivre. "Même sans leurs revenus locatifs, leurs revenus sont en moyenne (un peu) supérieurs à ceux de la population de l'ensemble de la Wallonie", écrivent-ils.
Alors que des pistes comme le blocage des loyers ou une taxation ont récemment été émises face à la flambée du coût de la vie, l'Iweps préconise une taxation plus globale et progressive des revenus locatifs "ou même mieux de l'ensemble des revenus du capital (loyers, mais aussi revenus du patrimoine financier)". Une telle solution fiscale serait "plus juste socialement" car les ménages plus aisés, notamment les grands bailleurs, seraient mis à contribution. Elle épargnerait dans une certaine mesure les petits bailleurs qui sont nombreux en Wallonie; parmi les 357.767 logements loués par un particulier, 43% ont un propriétaire qui ne met en location qu'un seul logement.
Pour la réalisation de cette étude, l'Iweps s'est appuyé sur les données du Census 2011 de Statbel, du Registre national, du cadastre....