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Assiste-t-on à une montée de l'antisémitisme en Belgique? "Si vous avez nom à consonnance juive, vous avez peur de prendre un taxi"

Les tensions au Moyen-Orient ont des conséquences directes en Belgique, selon Joël Rubinfeld, le président de la Ligue Belge contre l'antisémitisme. 

Un "tsunami d'antisémitisme" a déferlé en Allemagne, ce sont les mots aujourd'hui du commissaire du gouvernement allemand chargé de l'antisémitisme. En France, 3.600 actes racistes et antisémites ont été recensés l'an dernier dans les écoles. Quelle est la situation en Belgique aujourd'hui? "La situation est assez similaire", affirme selon Joël Rubinfeld. "C'est-à-dire qu'au niveau du monde occidental, principalement l'Europe occidentale et l'Amérique du Nord, vous avez ce tsunami d'antisémitisme. En Belgique, sur les trois mois qu'on suit, donc le 7 octobre, les chiffres d'UNIA montrent qu'il y a une flambée d'antisémitisme:1.000 % d'augmentation d'actes antisémites par rapport à la moyenne de 2022." 

Selon les données de l'UNIA, en deux mois, entre le 7 octobre et le 7 décembre 2023, 91 signalements ont été enregistrés, dont 66 font explicitement référence à l'ascendance juive. A titre de comparaison, Unia souligne avoir reçu l'an passé en moyenne entre 4 et 5 signalements par mois concernant cette problématique.

Selon le président de la Ligue Belge contre l'antisémitisme, le nombre de ces actes envers les 30.000 Belges juifs était déjà élevé auparavant. Leur teneur a-t-elle changé depuis le 7 octobre. "L'antisémitisme a changé de nature depuis le 7 octobre. D'abord, c'est la répétition. Avant, on avait des actes antisémites, mais ce n'était pas tous les jours", souligne Joël Rubinfeld sur le plateau du RTL info 19h. Selon l'invité, les Juifs de Belgique "ont peur" c'est quelque chose d'établi.

"On doit se cacher" 

Le président de la Ligue Belge contre l'antisémitisme fait référence à un communiqué de presse de la Commission européenne publié fin 2023.  "Je vous donne des exemples: aujourd'hui, beaucoup de Juifs ont changé leur nom sur leur compte Uber", confie-t-il. "Si vous appelez Lévi ou Cohen ou un nom à consonnance juive, vous avez peur de prendre un taxi Uber ou d'être livré par Uber Eats parce qu'il y a eu, en France et dans d'autres pays, de la violence par rapport à cela. On doit se cacher et c'est extrêmement inquiétant." 

Joël Rubinfeld, l'antisémitisme ambiant qu'il décrit aurait "changé de nature". Il affirme en direction qu'il existe "un antisémitisme d'État". Selon lui, il existerait "aujourd'hui, on a des relais au plus haut niveau du pouvoir de cet antisémitisme", notamment dans le "pouvoir exécutif".  

 

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