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Le mouvement Code Rouge organisait samedi après-midi une action de désobéissance civile à l'aéroport de Liège. Sur le coup de 15h30, des activistes du climat se sont introduits sur le site du géant chinois de l'e-commerce Alibaba, empêchant le déchargement des avions. Ils étaient 600 à participer à l'action, estime le collectif. Par cette occupation, les activistes entendaient dénoncer l'expansion à grande échelle de l'aéroport liégeois sur des terres agricoles. Cette nuit, environ 200 activistes ayant pénétré dans l’entrepôt du géant de l’e-commerce ont été délogés par les forces de police
"L'aéroport de Liège est l'aéroport qui grandit le plus rapidement en Europe", a déclaré Louis Droussin, un des militants du mouvement Code Rouge, cité dans un communiqué. "Des millions d'euros d'argent public supportent cette expansion, qui se fait au détriment de centaines d'hectares de terre agricoles. Dans le cas d'Alibaba, toujours plus de camions et d'avions remplis de marchandises de faible qualité causent toujours plus de nuits blanches pour les habitants. C'est tout simplement injuste", a-t-il déploré.
Code Rouge exige, entre autres, la fin des subventions accordées au secteur de l'aviation, une interdiction des jets privés et des transports publics abordables. En ce qui concerne plus spécifiquement l'aéroport de Liège, le collectif réclame "l'abandon de nouvelles expansions" et une "transition concertée collectivement pour le personnel de l'aéroport".
Code rouge se définit comme un mouvement de désobéissance civile créé par des activistes et soutenu par différentes organisations et groupes d'action tels que Greenpeace, Extinction Rebellion et Youth for Climate.
Action à Anvers
Code Rouge visait ce samedi spécifiquement le secteur de l'aviation. En parallèle, une autre action se déroulait en effet à Anvers, où d'autres membres ont paralysé le trafic des jets.
La police locale et fédérale a interpellé samedi quelque 350 militants du mouvement Code Rouge lors d'une action d'occupation de l'aéroport de Deurne (Anvers) visant à mettre à mal le trafic des jets privés. La police a intercepté la plupart des activistes sur le chemin vers l'aéroport. Une cinquantaine de militants ont tout de même réussi à pénétrer dans l'enceinte de l'aéroport avant d'être arrêtés administrativement. Six policiers ont été blessés lors de l'opération.
L'action de ce samedi visait l'industrie de l'aviation, "une industrie néfaste pour le climat, la nature et la justice sociale mais qui bénéficie pourtant de millions de subventions et de cadeaux fiscaux", selon le mouvement. Celui demande dès lors la "fin des subventions à l'aviation, une interdiction des jets privés et davantage de budget pour les transports publics".
"L'action ayant été annoncée à l'avance, la surveillance policière a été renforcée à l'intérieur et aux abords des aéroports", a indiqué la porte-parole de la police fédérale. Quelque 300 militants ont ainsi été interpellés avant l'action dans le centre d'Anvers, près de la gare de Berchem, et dans les environs de l'aéroport. "Ils étaient facilement identifiables de par leur combinaison blanche et les masques qu'ils portaient. Ils ont tous été arrêtés administrativement".
Dans un communiqué, le collectif a dénoncé cette "arrestation massive d'activistes du mouvement Code Rouge" en marge de l'action. Aux yeux du mouvement, ces arrestations menacent "le droit fondamental à manifester et la liberté d'expression". "En nous arrêtant de la sorte, la police se range du côté des grands pollueurs dans leur volonté de nous faire taire", soutient-il.
"Cette arrestation abusive s'inscrit dans un contexte inquiétant de criminalisation des activistes au niveau européen, dans lequel de plus en plus de militants sont renvoyés devant la justice. Mais nous ne sommes pas les criminels ; les criminels sont ceux que nous dénonçons par nos actions, ceux qui en pleine conscience et uniquement pour continuer leur profit continuent à détruire la planète, à contribuer au dérèglement climatique et à créer de l'injustice sociale", insiste la porte-parole de Code Rouge, Chloé Mikolajczak, citée dans le communiqué.
Une cinquantaine de militants ont toutefois réussi à s'introduire sur le tarmac de l'aéroport d'Anvers en franchissant la clôture, avant d'être interpellés. Ils ont à leur tour été arrêtés administrativement. "L'action n'a eu qu'un impact modéré sur le trafic aérien", a indiqué la police fédérale, soulignant au passage que la surveillance policière renforcée se prolongera toute la soirée. "Le trafic ferroviaire sur une ligne longeant l'aéroport a quant à lui dû être interrompu pendant un peu moins d'une heure car des militants marchaient sur les voies", a-t-elle signalé.
Des actions précédentes avaient ciblé TotalEneregies et Engie.