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Le nombre de licenciements pour faillite en Belgique a atteint son plus haut niveau depuis 2020: pourquoi?

Dans une récente étude menée par la société Securex, il est montré que le nombre de départs involontaires en Belgique est à son niveau le plus élevé depuis les cinq dernières années. En cause : le nombre de faillites d'entreprises dans le pays. 

C'est un chiffre qui a de quoi faire réfléchir : l'année dernière, 5,64 % des contrats à durée indéterminée ont été résiliés involontairement. C'est simple, c'est le niveau le plus élevé enregistré au cours des cinq dernières années.

Les chiffres
©Securex

À titre de comparaison, lors de la pandémie de Covid en 2020, le taux de départs s'élevait à 5,25 %.

La Wallonie, la plus touchée

Avec 6,9 % de départs involontaires, la Wallonie a le taux le plus élevé des trois régions. Bruxelles, qui reste stable, est à 6,17 %, tandis qu'en Flandre, le taux dépasse pour la première fois les 5 % pour atteindre 5,11 %.

Mais qu'est-ce qui explique cette hausse des départs involontaires ? Cela est dû à une forte augmentation du nombre de travailleurs licenciés à la suite d'une faillite d'entreprise. En 2024, c'était le cas pour 8,6 % des travailleurs licenciés, soit trois fois plus que l'année précédente (2,85 %).

Il y a des chances que cette tendance se poursuive à court terme

Frank Vander Sijpe, directeur chez Securex, explique ce phénomène : "Ces dernières années, les entreprises ont été confrontées à plusieurs crises majeures. L’impact sur les départs des travailleurs a été moins perceptible immédiatement après la crise COVID grâce aux mesures de protection. Maintenant que ces mesures ont pris fin, l'impact de la crise actuelle devient de plus en plus évident. Il y a des chances que cette tendance se poursuive à court terme".

En 2024, le nombre de faillites en Belgique a atteint un triste nouveau record depuis 2013, avec 11 067 entreprises déclarées en faillite.

L'analyse de Securex 

Nathalie Mertens, porte-parole du spécialiste en Ressources humaines explique: "C'est lié au fait que les entreprises, surtout les PME, bénéficient de moins d'aide du gouvernement, ce qu'ils ont eu après Covid", indique-t-elle. "Ils doivent aussi faire face à des coûts salariaux beaucoup plus élevés, un contexte économique, politique, social qui est quand même assez incertain. Augmentation des prix de l'énergie, etc... Ce qui, effectivement, pourrait expliquer ces faillites. Mais tout n'est pas noir. Le nombre de licenciements de manière générale en Belgique n'a pas spécialement augmenté", poursuit Nathalie Mertens avant de rassurer. "Et je voudrais souligner que la Belgique a encore toujours plus de 150.000 postes vacants. Ce qui donne quand même une opportunité aux personnes qui sont licenciées de se tourner vers un nouvel emploi."

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