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Les courses en coopérative, moins chères qu'en supermarché classique? "Le travail bénévole permet d'appliquer cette marge hyper basse"

Catherine s'occupe, cet après-midi, du réassort de rayon. Durant 2h45, cette kiné se transforme en employée de supermarché à Ixelles. Un travail bénévole qu'elle effectue tous les mois depuis plus d'un an. "J'avais envie de m'investir dans mon quartier, dans un projet. Celui de l'alimentation durable m'interpellait", justifie-t-elle. 

Dans ce supermarché coopératif, Catherine a en fait trois casquettes. Elle est bénévole, mais aussi copropriétaire, car elle détient des parts dans la coopérative. Une fois son travail accompli, elle devient cliente du magasin.

Dans un supermarché classique, les marges sont variables. Elles vont de 3%, pour les produits d'appel à 59% pour des produits qui sont difficiles à comparer chez un concurrent.

C'est comme ça qu'on a des prix qui sont très attrayants

Ici, absolument toutes les marchandises coûtent au client 25% de plus que le prix payé au fournisseur. Un système rendu possible par le travail des bénévoles. Françoise Viellevoye est l’une des fondatrices du projet : "Le travail bénévole des coopérateurs nous permet d'appliquer cette marge qui est hyper basse. C'est comme ça qu'on a des prix qui sont très attrayants et beaucoup moins chers que dans les magasins bio en général, mais surtout par rapport au bio de supermarchés classiques".

Résultat, pour préparer une quiche au brocoli avec des fraises en dessert Catherine a déboursé 17,52€. Lorsque nous achetons exactement les mêmes aliments dans un magasin bio classique : 22,49€, soit 5€ de plus.

Pas de but lucratif

Retour à Ixelles, dans le supermarché coopératif lancé juste avant la crise sanitaire. Il fonctionne grâce au travail de 300 bénévoles, mais aussi de deux employés à mi-temps. Leur salaire est pour l’instant principalement financé grâce à un subside de la région bruxelloise: "On est en grosse campagne de recrutement, niveau coopérateurs, parce qu'il faut qu'à la fin de ce subside, on soit en capacité de payer un équivalent temps plein, seulement avec la marge de 25%. C'est ça qui va être compliqué", explique Françoise Viellevoye.

En Belgique, il y a une dizaine de supermarchés coopératifs. Le tout premier a ouvert ses portes à Schaerbeek il y a 5 ans.

C'est une valeur qui est importante au sein de la coopérative

Ici, 9 personnes sont salariées et encadrent environ 1600 coopérateurs attirés par les prix et la philosophie du lieu. "Il y a aussi l'idée qu'il n'y a pas de but lucratif derrière. Ici, quand on a des bénéfices, ils sont réinjectés dans le projet social. Ils ne vont pas à des actionnaires. C'est aussi une valeur qui est importante au sein de la coopérative", précise Mounia, salariée.

En 5 ans, ce supermarché a connu 4 années en bénéfices. Les surplus dégagés ont permis de financer des projets en partenariat avec le CPAS de Schaerbeek pour notamment sensibiliser les voisins les moins favorisés du quartier aux avantages de l’alimentation durable.

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1 commentaire

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  • Il n'y a jamais eu de bio les gens sont bien naifs

    Alain Schmit
     Répondre