"On ne saurait plus faire face à des attentats comme ceux que nous avons connus en 2016", alerte Denis Ducarme

Denis Ducarme, député fédéral MR, était l'invité de 7h50 ce matin sur Bel RTL. Sept ans après les attentats de Bruxelles, serait-on capables, aujourd'hui, de déjouer une attaque terroriste ? C'est ce que lui a demandé Antonio Solimando. 

Pour lui, il faut continuer à se poser des questions : "Est-ce qu'on a tout fait ? Est-ce qu'on a suivi les 400 recommandations de la commission attentats ? Aujourd'hui, la conclusion est que ce n'est pas le cas. Il y a un certain nombre de recommandations qui ont été rencontrées, et heureusement. 60-70%, mais il y a entre 30 et 40% de recommandations qui n'ont pas été rencontrées", a expliqué le député. 

Il s'inquiète de ce que les équipes concernées lui ont rapporté. 

"Quand j'entends les responsables du service antiterrorisme qui nous disent en effet que par rapport à 2016, nous ne sommes qu'à 60% de notre capacité de travail, de notre capacité d'enquête et on ne saurait plus faire face à des attentats comme ceux que nous avons connus en 2016. C'est grave", a-t-il asséné. 

La cause, selon lui, de ces chiffres, est à chercher dans les moyens alloués au service antiterroriste en Belgique. 

"C'est un problème d'arbitrage budgétaire et on constate que les ministres en charge aujourd'hui de l'Intérieur et de la Justice n'étaient pas en première ligne en 2016 et n'ont pas complétement rencontré des recommandations pourtant primordiales pour protéger les Belges", a poursuivi Denis Ducarme. 

Cela signifie-t-il qu'ils n'ont pas assez pris conscience de l'importance de donner des moyens notamment à la cellule antiterroriste de la police fédérale ? 

"Bien entendu, je leur ai dit, insiste le député. C'est un constat : à partir du moment où vous avez 60% de la capacité de travail de la DR3, le service antiterrorisme, et que les gens nous disent au parlement, parce qu'ils sont auditionnés au parlement : 'on ne saurait plus faire face, on saurait sans doute plus mener une enquête pour arrêter Abdeslam comme on l'a fait'. Hé bien oui, ça pose question. Donc, il s'agit, surtout un jour comme aujourd'hui, de rappeler ce qui reste à faire si on veut rencontrer l'objectif qui est de protéger les Belges du terrorisme".