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"Nous avons une insuline à recevoir et elle est en rupture": les pénuries de médicaments mettent en danger la vie des patients

L'un des plus grands grossistes en médicaments sur le marché belge nous a ouvert ses portes. L'objectif est de montrer que sa mission devient de plus en plus difficile à accomplir en raison des pénuries récurrentes de médicaments. Cela concerne entre 8 et 10 % des médicaments.

Cette pharmacie vient tout juste de recevoir une livraison de Ventolin, une bonne nouvelle à annoncer à ses clients. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Et pour cause : cette pharmacie manque régulièrement de certains médicaments.

"Nous avons une insuline à recevoir pour un patient et malheureusement, elle est en rupture pour le moment. Donc, nous devons absolument nous assurer de la continuité des soins pour ce patient", s'alarme Céline Pools, pharmacienne.

Et c'est là le plus préoccupant : les ruptures de stock sur les médicaments vitaux, qui peuvent mettre en danger la vie des patients. Dans ce cas-là, Céline n'a pas le choix et doit trouver des solutions. "Heureusement, nous pouvons trouver une solution via la pharmacie internationale, mais il faut savoir que cette solution prend parfois 3 à 4 jours ouvrables pour être livrée", explique-t-elle.

Des pénuries qui touchent toute une chaîne, à commencer par le grossiste. En moyenne, 8 à 10 % des médicaments ne sont pas disponibles en Belgique. Olivier Delaere, directeur général de Febelco, explique : "Elles sont liées, d'une part, aux économies d'échelle réalisées par l'industrie, notamment en délocalisant sa production. Et puis, il y a aussi des pénuries au niveau local. C'est-à-dire que le produit est indisponible sur le marché belge, mais il est disponible à la frontière, par exemple. C'est pour cela qu'il est important de mener un combat tant au niveau européen qu'au niveau local contre les pénuries de médicaments".

Sans compter une demande plus importante à l'échelle mondiale et une production limitée aux besoins immédiats. Pour gérer ces pénuries, cette entreprise wallonne dépense 16 millions d'euros. "Nous devons faire, par exemple, des transferts entre dépôts, ce qui coûte énormément d'argent. Nous devons également augmenter le stock stratégique sur certaines références déficientes. Et donc, tout cela a un coût énorme. Il est très important que le gouvernement en prenne compte", rajoute Olivier Delaere.

Autre défi de taille : le prix des médicaments imposé par la loi et les marges des grossistes qui ne sont pas régulièrement indexées. "Par exemple, pour les produits de la chaîne du froid, nous avons en moyenne 2 % de marge. Il est impossible d'assurer une logistique quand on connaît les coûts énergétiques, les coûts de manutention nécessaires pour la chaîne du froid, les coûts de traçabilité", précise Olivier Delaere.

Cette entreprise demande au gouvernement plus de moyens et de la transparence sur les stocks des industriels. Une urgence face à la demande des consommateurs. Selon l'association Testachats, deux familles sur cinq ont été confrontées à une pénurie au cours des cinq dernières années.

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