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Plongée au cœur des Dragon Boys, ces amis qui arrachent coûte que coûte le crin du dragon au Doudou : « On va tout squetter »

La Ducasse de Mons, joyau du folklore belge inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, a une nouvelle fois fait vibrer la cité montoise. Ce rendez-vous incontournable est notamment marqué par l’éclatant « combat dit Lumeçon » au cours duquel les spectateurs tentent d’arracher les fameux crins qui portent bonheur.

Parmi les moments forts du Doudou, le crin du dragon suscite une ferveur unique. Selon la croyance populaire, arracher un poil de la queue du dragon durant le combat serait synonyme de chance pour la prochaine année. Cette quête est un véritable défi, notamment pour les Dragon Boys, un groupe soudé de participants qui se prépare intensément pour leur mission. « Tout le monde veut repartir avec un morceau de crin, mais c’est loin d’être simple », confie un habitué.

Après le combat, le crin « prend vie et porte-bonheur »

L’entretien du dragon avant le combat est une étape cruciale. « On a renoué le crin, ça le rend plus élastique, explique Fabrice, en charge de cette tâche minutieuse. On le traite avec de l’huile d’argan pour qu’il soit brillant et soyeux, mais tant qu’il n’a pas participé au combat, il ne porte pas encore bonheur. » Ce n’est qu’après que le dragon « prend vie » que son crin acquiert, selon la tradition, sa valeur symbolique.

On va tout squetter comme on dit à Mons
Mike, vétéran de la corde

Sur la Grand-Place, les Dragon Boys se mobilisent pour l’affrontement. « Le soleil est là, la pression monte, décrit Mike, vétéran de la corde depuis plus de 20 ans. Les copains, les familles sont prêtes. On va y aller et on va ‘tout squetter’ comme on dit à Mons. » Leur poste stratégique, la corde, exige une grande habileté. Chaque instant du combat demande ruse et détermination alors que la foule compacte vibre à chaque geste des participants.

Physique et intense

Dans l’arène, le combat, bien que fictif, se révèle physique et intense. Ruser, coopérer et garder son calme au milieu de la bousculade est essentiel, car « la corde ne pardonne pas », explique un participant. Les chutes sont nombreuses, mais la récompense en vaut la peine. « J’ai eu un peu peur, j’avoue, admet un Dragon Boy, pourtant expérimenté. J’ai eu deux chutes, j’ai réussi à sauver un copain qui était au sol et ça ne m’a pas pris. C’est un vrai trophée, ça. »

Pour celles et ceux qui réussissent l’exploit d’arracher un crin, l’émotion est au rendez-vous. Des trophées tant convoités sont exhibés avec fierté. « Il y a différents gabarits, j’ai eu une petite et une grande, s’exclame un participant, le sourire aux lèvres. Moi, c’est ce que j’étais venu chercher ». Entre sueur et euphorie, ces instants gravent des souvenirs impérissables dans les cœurs.

La Ducasse de Mons ne serait rien sans l’apothéose de la victoire de Saint-Georges sur le dragon. Ce moment de liesse collective renforce l’attachement des Montois à leur tradition séculaire. Alors que le dragon retourne à son état inerte, les regards se tournent déjà vers l’année prochaine.

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