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Nous vous parlions, début de semaine, du chantier colossale du nouveau Parlement wallon à Namur, et de ses chaises à 5.000 euros. Au total, cette maison des Parlementaire a coûté 46 millions d’euros. Qu'en est-il du Parlement bruxellois?
Après le scandale du chantier colossal du Parlement wallon, nous avons visité un autre parlement : celui de Bruxelles. Pour savoir si des dépenses aussi importantes qu'à Namur sont monnaie courante dans les parlements, le président du Parlement bruxellois nous emmène en coulisse dans les salons les plus prestigieux. "C'est ici qu'a été tourné le film 'Grace de Monaco' avec Nicole Kidman, livre-t-il comme anecdote. "C'est ici, dans cette pièce, qu'on reçoit les hôtes de marque, les ambassadeurs, les chefs d'Etat qui viennent au Parlement", rajoute-t-il en désignant une autre pièce.
Dans cette suite privée, on y trouve quelques œuvres d’art et du mobilier de qualité qu’il faut parfois remplacer. "Vous voyez, par exemple, ici, les trous dans les rideaux. C'est sans doute les luminaires. Nous allons donc devoir changer les rideaux de cette pièce", explique Rachid Madrane.
Et promis ici, chaque dépense est justifiée... "C'est un bâtiment public, un bâtiment prestigieux, c'est un Parlement et il faut que les achats soient des achats qui, me semble-t-il, tiennent à la fois compte du prix et de la qualité. Mais surtout, de la durée."
Le greffier en charge des dépenses
Au Parlement, c’est le greffier qui est en charge de ce genre de dépenses. Tout achat doit faire l’objet d’un marché public et un devis est retenu. Mais ce n’est pas forcément l’offre la moins chère qui sera choisie. "On choisit l'offre qui répond le mieux aux critères d'attribution qui ont été fixés au départ. Quand on crée un marché public, on doit annoncer sur quelle base on veut l'attribuer : est-ce que le prix est le plus important ? Est-ce que la qualité intervient ? Les délais de livraison, le service après-vente...", détaille Mathilde Vilain XIIII, avocate en marchés publics.
Lors de notre visite guidée, on constate aussi des escaliers qui ressemblent à du marbre. Direction la salle de Commission, où chaque siège coûte 3.000€. "C'est du simili mais ça dure. Ça fait 25 ans qu'elles sont là. Donc évidemment, 3.000 euros, ça peut paraître très très cher pour une chaise. C'est vrai, mais ce sont des chaises qui sont utilisées quotidiennement et qui durent", justifie le président du Parlement bruxellois.
Et la visite n’est pas terminée. "Je vous présente les nouveaux bureaux dont le Parlement a fait l'acquisition tout récemment, en décembre dernier. Un immeuble constitué essentiellement de bureaux que nous avons eu à un très bon prix : 9 millions, mais je n'aurais peut-être pas dû le dire...", confie Hugues Timmermans, greffier du Parlement bruxellois.
Le président a droit à quelque chose de plus prestigieux
9 millions d’euros, c’est 37 millions de moins que la facture finale de la Maison des Parlementaires en Wallonie. Ici, pas de folie, l’ensemble du mobilier a coûté 10.000 euros. "C'est spontané que le président, qui a un rôle de représentation vers l'extérieur, a droit à quelque chose de plus prestigieux. De même que le vice-Préisdent. Et les gens qui ont un rôle 'normal' ont un traitement normal", poursuit le greffier du Parlement bruxellois.
Du prestige pour les uns. Une qualité suffisante pour les autres.