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Des traces de pesticides pourtant interdits toujours présentes dans le sang des oiseaux

Des concentrations en pesticides pour le moins élevées ont été relevées dans le sang de divers oiseaux, et ce malgré l'interdiction de certaines substances. Ce qui pourrait indiquer un usage illégal de celles-ci, souligne mercredi l'organisation environnementale Natuurpunt qui s'appuie sur une récente étude française.

On a ainsi longtemps pensé que les néonicotinoïdes étaient moins nocifs pour l'environnement que les autres types de pesticides. Or les preuves se sont accumulées ces dernières années pour démontrer que ces substances avaient aussi des effets sur les "espèces non ciblées" comme les abeilles. Ce qui a conduit à l'interdiction ces dernières années d'un grand nombre de ces substances au sein de l'Union européenne.

Une récente étude française a démontré la présence d'importantes concentrations de néonicotinoïdes dans le sang d'oiseaux agricoles comme les bruants, rossignols, perdrix ou encore busards cendrés, souligne Natuurpunt. Il s'agit notamment de trois substances qui avaient été explicitement interdites depuis trois ans dans la région étudiée. Les pesticides sont des substances qui sont en principe rapidement éliminées, donc leur présence dans le sang indique qu'ils ont été absorbés récemment, ce qui pourrait indiquer une utilisation illégale de pesticides.

Toutefois, la raison la plus plausible de la présence de ces substances chez les oiseaux, selon Natuurpunt, est que les néonicotinoïdes subsistent beaucoup plus longtemps dans l'environnement que ce que l'on pensait et peuvent donc être absorbés par les oiseaux granivores plusieurs années après leur utilisation. Les chats et les chiens répandent aussi parfois ces pesticides, car ils sont utilisés dans les produits antipuces.

L'organisation environnementale plaide donc en faveur d'une approche critique des néonicotinoïdes, interdits dans l'Union européenne depuis 2018, mais pour lesquels des exceptions sont régulièrement octroyées. Natuurpunt fustige également la Belgique, car notre pays est le premier exportateur mondial de néonicotinoïdes hors Europe.

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