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Dans son garage en région bruxelloise, Mathieu pose son diagnostic sur le véhicule d'un client. Pour le mécanicien, la vie du moteur semble être compromise, en tout cas pour l’instant.
Mathieu nous montre les culbuteurs reluisants d’un 4 cylindres baignant dans leur huile. Un moteur à explosion, c’est une peu comme une horloge suisse. "Quand on ouvre un moteur et qu'on regarde élément par élément et qu'on regarde leurs fonctionnalités, c'est ça qui rend la magie de la mécanique", confie le garagiste.
L'électronique, le changement majeur
Le moteur à quatre-temps existe depuis plus de cent ans. Mais tout de même, il a changé, il a évolué. Nous nous rendons dans un laboratoire de l’Université Libre de Bruxelles où ces changements sont étudiés. Axel Coussement, de l'école polytechnique de Bruxelles, pointe le principal changement survenu. "Avant ça, c'était une pompe purement mécanique, il n'y avait pas d'électronique. Aujourd'hui, il y a de l'électronique", indique-t-il.
Le gain en performance est énorme
Au fil des ans, il a fallu être toujours plus puissant, tout en consommant le moins possible, surtout à partir des années 70 et de la crise pétrolière. En 100 ans, l’efficacité a été multipliée au moins par 10. "Le gain en performance est énorme. Un facteur 10, parfois 15, voire même 20 si on a des moteurs de type Formule 1. On a fait aussi un gain en consommation, mais finalement qui va aussi avec le gain en performance", précise Axel Coussement.
Comment réaliser ces avancées? Principalement grâce à des matériaux plus légers, de meilleures huiles et de l’électronique.
L'évolution: une force source de faiblesse
Aujourd’hui, les moteurs sont hyper au point, construits à des millions d’exemplaires sur des chaînes de haute précision. Ils consomment et s’usent très peu. Mais le paradoxe, c’est que ce sont souvent les progrès qui sont source de problèmes. "La fiabilité la plus importante, on l'a connue dans les années 90, début 2000. Après, il faut reconnaître qu'avec la généralisation des turbos, des distributions beaucoup plus fines, on a perdu un peu en fiabilité. On fait sans doute moins de kilomètres avec un bloc-moteur que dans les années 90", confie Laurent Blairon, journaliste au Moniteur Automobile.
Confirmation chez notre passionné de mécanique, Mathieu. La force des moteurs d’aujourd’hui est aussi source de faiblesses. "Dans les années, on avait une chaîne de distribution qui avait la taille d'une chaîne de moto. Maintenant, la chaîne est plus petite qu'une chaîne de vélo, donc moins de bruit, effectivement, moins de friction, moins de consommation, mais moins de fiabilité", indique le spécialiste.
Le moteur thermique peut encore évoluer, mais la réflexion se porte désormais davantage sur l’hybridation. Ou comment être encore plus efficace en l’associant à un moteur électrique en fonction de son utilisation.