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Cette semaine, on découvrait le montant astronomique du luxueux voyage à Dubaï de Jean-Claude Marcourt, le Président du Parlement et du greffier, Frédéric Janssens. Ledit greffier qui avait d’ailleurs des goûts de luxe en enfilant les voyages de travail et les restaurants. Tout cela aux frais du contribuable. Jean-Claude Marcourt et le bureau doivent-ils démissionner comme le souhaite Paul Magnette ? Ces dépenses vont-elles grever un peu plus encore le budget wallon qui est déjà à l’agonie ?
"C'est un geste important"
Frédéric Daerdenne, vice-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles mais aussi membre du PS liégeois comme Jean-Claude Marcourt, a révélé que sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche" que le président du Parlement serait prêt à démissionner: "Je pense que les cinq membres du bureau doivent démissionner. J'ai l'impression que le PS et les deux membres du bureau du PS sont d'accord de s'inscrire dans cette logique-là. Je pense qu'il (Marcourt) est prêt à s'inscrire dans cette logique. Ca n'est pas un aveu de culpabilité quelconque, mais pour l'institution, c'est un geste important."
"Le président du PS a exprimé vendredi quelque chose de sage. Le bureau, et son président, devraient faire un pas de côté (...) Je serais étonné que les partis de la majorité (PS-MR-Ecolo, ndlr) n'aillent pas dans ce sens", a ajouté celui qui est aussi ministre du Budget en Fédération Wallonie-Bruxelles. Jean-Claude Marcourt ne s'est pas encore exprimé à ce sujet.
"Ai-je été à Dubaï ? Non"
L'option de la démission de la totalité du bureau est toutefois contestée par les partenaires de la majorité wallonne. Le député Ecolo Manu Disabato a annoncé qu'il démissionnerait de son poste de membre du bureau... si le président Jean-Claude Marcourt restait en place. "Comme Paul Magnette, nous pensons que la situation du président est devenue intenable et sa manoeuvre pour inclure tout le monde est injuste", a-t-il déclaré.
"Au-delà du voyage à Dubaï, il (M. Macrourt, ndlr) porte responsabilité première des agissements du greffier à l'encontre du personnel. Il a fait preuve d'un manque de proactivité et de lenteurs sur l'écartement du greffier et sur les réformes indispensables qui auraient pu être mises en place bien plus tôt, l'affaire a éclaté il y a 3 mois)". Ai-je été à Dubaï ? Non, j'ai proposé que personne n'y aille. Ai-je freiné l'assainissement et les réformes ? Non, j'ai été à l'initiative. Mais soyons clairs : si le président reste en place, je démissionnerai."
"Renvoyer la faute sur les autres, ce n'est pas ce qu'il faut faire", a renchéri le ministre wallon du Budget Adrien Dolimont (MR), s'exprimant à titre personnel.
À ses yeux, "certains manquements sont mis en évidence dans le chef du greffier et du président". Il a jugé "pas opportun" une démission de l'ensemble du Bureau appelant plutôt à "retrouver la sérénité". Vendredi, le président du PS Paul Magnette a appelé à la démission de l'ensemble du Bureau du Parlement wallon, le président Jean-Claude Marcourt (PS) inclus. Ce dernier ne s'est pas encore prononcé.
Dans la soirée, l'autre membre PS du Bureau, Sophie Pécriaux, avait annoncé sa démission de l'instance.
En septembre, le Bureau avait décidé de suspendre pour 6 mois, avec effet immédiat, le greffier du parlement Frédéric Janssens, dans la tourmente à la suite d'une plainte pour harcèlement et de l'explosion des dépenses de l'assemblée. En d'autres termes, le greffier conserve son salaire durant sa suspension.
Depuis lors, des révélations parues la semaine dernière dans Le Soir sur des voyages controversés, dont un effectué l'an passé à Dubaï par le greffier du parlement et son président dans le cadre de l'Exposition universelle, suscitent aussi la controverse. Enfin, l'explosion des dépenses du parlement dans le cadre des chantiers de la maison des parlementaires et de la jonction piétonne entre le parking et l'assemblée fait aussi scandale.