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Sur le gril du Sénat américain, la plateforme Ticketmaster a admis mardi avoir une "responsabilité" dans la cacophonie autour de la vente de billets pour la tournée de la star américaine Taylor Swift en novembre dernier.
"Avec le recul, il y a plusieurs choses que nous aurions pu mieux faire", a concédé Joe Berchtold, à la tête de Live Nation Entertainment, maison mère de Ticketmaster.
Il s'est toutefois empressé de pointer la responsabilité partagée d'"attaques de bots" qui auraient significativement ralenti les opérations de la plateforme lors de la vente de billets Taylor Swift, mi-novembre.
Des temps d'attente interminables, des bugs, et des prix montant en flèche... pendant les ventes anticipées de la tournée "Eras" ("époques"), qui démarre le 18 mars prochain, une litanie de fans s'étaient plaints sur les réseaux sociaux.
Cette situation chaotique avait relancé les critiques sur la position dominante de ce géant du secteur de la vente de billets, qui a fusionné en 2010 avec le géant du divertissement Live Nation.
Sans la nommer directement, la chanteuse avait taclé la plateforme dans un post Instagram, assurant être "hors d'elle" après avoir vu autant de ses fans "vivre un cauchemar".
- 250$ pour 10 serviettes -
Si la star de la pop n'a pas fait le déplacement mardi au Congrès, les sénateurs ont entendu le témoignage de Clyde Lawrence, un chanteur de soul, qui a fustigé "l'absence totale de visibilité" qu'ont les artistes face aux frais exigés par la plateforme.
Car en plus de vendre des billets, Live Nation est aussi propriétaire d'un grand nombre de salles de concert.
"S'ils veulent nous facturer 250 dollars pour 10 serviettes propres, ils peuvent, et ils l'ont fait", a critiqué le musicien.
"C'est exactement la définition d'un monopole", a dénoncé la sénatrice démocrate Amy Klobuchar. "Live Nation est tellement puissant qu'il n'a même pas besoin d'exercer la moindre pression, de prodiguer des menaces. Les gens rentrent tout simplement dans le rang", a critiqué l'élue, à la tête de la puissante commission judiciaire du Sénat.
Les prix des concerts de la légende du rock Bruce Springsteen, qui s'étaient élevés pour certains à des milliers de dollars, avaient aussi provoqué un tollé début 2022.
En milieu de matinée, une poignée de fans de Taylor Swift se sont réunis devant le Congrès pour dénoncer eux aussi les agissements de la plateforme.
Ticketmaster "contrôle l'industrie (musicale) d'une façon qui est complètement injuste pour les consommateurs", a déploré Jennifer Kinder, une avocate de 56 ans.
En novembre 2022, cette texane a attendu neuf heures sur Ticketmaster, espérant décrocher un billet avec sa fille et entendre Taylor Swift chanter "Midnights" -- son album préféré.
"Je n'ai jamais réussi à avoir de tickets", a affirmé cette femme, emmitouflée dans une doudoune noire devant le Congrès américain, qui a porté plainte contre la plateforme.