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Enfant né sous X, burn-out et fin de carrière programmée: Soprano, modèle de résilience, n'en a peut-être pas fini avec le succès

Il aurait pu ne jamais quitter les quartiers nord de Marseille : Saïd, alias Soprano, est devenu une star de la chanson française. Du rap à la pop, des Enfoirés à The Voice il fête déjà ses 30 ans de carrière, avec deux concerts à Bruxelles ce week-end.

Il a le sens de la fête, le sourire dans la voix et le caractère d'un champion. Cette transmissible joie de vivre, Soprano la doit à son éducation. "Je crois que c'est de famille, mes tantes, elles sont beaucoup comme ça. Comme j'ai grandi avec mes tantes, j'ai dû prendre de ça", explique-t-il. Saïd, le prénom de Soprano, est né à Marseille dans les quartiers nord de la cité phocéenne. Si ses copains l'appellent Soprano, c'est en raison de la tessiture de sa voix.

"J'étais dans les gospels musulmans et c'était moi qui faisais l'appel à la prière, c'était moi qui était un peu le leader et j'avais une voix très aiguë et tous mes collègues m'appelaient soprano. Après, avec les années, on a vu que c'était plutôt ténor, mais on ne pouvait pas savoir, on n'avait pas la définition de ce qu'était soprano, ténor ou baryton, du coup, j'ai gardé ça parce que tout le monde m'appelait Soprano", rigole le chanteur.

À 16 ans, Soprano apprend qu'il est père d'un petit garçon, mais la mère a confié l'enfant à l'assistance publique. À travers la chanson, le chanteur espère le retrouver et ce sera le cas 27 ans plus tard. "C'est tellement beau, c'est tellement bien que j'essaie de protéger toute ma famille, c'est pour ça que je ne montre jamais ma femme, personne n'a jamais vu ma femme, personne n'a jamais vu mes enfants, sur les réseaux sociaux, on ne les voit pas, parce que je veux les protéger, parce que c'est le bonheur de ma vie, c'est tellement beau", déclare "Sopra".

Du rap à la variété, Soprano enchaîne les succès, les albums et les tournées. Sa popularité grandissante le conduit à de multiples projets, jusqu'au printemps 2020. "J'ai dû faire 200, 230 ou 240 concerts dans l'année, sur 365 jours. Au milieu de tout ça, je faisais The Voice et The Voice Kids", se remémore-t-il. "À la fin de la tournée, juste avant le Covid, toute mon équipe, mes frères et moi qui sont sur scène, et mon DJ, on a tous fait un burn-out. Le Covid nous a sauvés. J'essaie vraiment de prendre conscience de tout ce qui se passe, de prendre du recul et de mettre sur la balance ce qui est important et pas important. J'ai fait une annonce : encore quatre ans et puis retraite. Je suis sincère, j'adore la musique, je vais continuer à faire de la musique, mais il faut que je puisse penser à ma santé mentale, il faut que je puisse penser à ma vie de famille, que je puisse penser à voyager dans le monde, aller voir des trucs", note le Marseillais.

Il dit vouloir prendre sa retraite en 2030, il aura 50 ans. Mais le chanteur dont l'histoire est marquée par la résilience, la vie personnelle transformée en source d'inspiration, rêve aussi de cinéma. Sopra n'a donc pas encore tiré sa révérence. 

 

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