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"Viva Mexico!": le président de gauche nationaliste, Andres Manuel Lopez Obrador, a enflammé une foule immense, samedi, lors d'une réunion publique à Mexico en s'attaquant entre autres à la droite aux Etats-Unis et aux "oligarques" du Mexique, à un peu plus d'un an de l'élection de son successeur.
"Coopération, oui, soumission, non", a-t-il lancé devant des dizaines de milliers de partisans en dénonçant "certains législateurs" républicains qui parlent d'envoyer l'armée américaine au Mexique contre les cartels.
"Le Mexique est un pays indépendant et libre et non une colonie ni un protectorat des Etats-Unis", a-t-il martelé devant la marée humaine qui a rempli l'immense place emblématique du Zocalo sous les fenêtre de la présidence.
Officiellement, le rassemblement avait été convoqué par M. Lopez Obrador pour célébrer le 85e anniversaire de la nationalisation de l'industrie pétrolière décrété par le président Lazaro Cardenas, le 18 mars 1938.
Au fil d'un long exposé historique, M. Lopez Obrador a accusé le parti de la droite mexicaine du PAN d'être né "en critiquant l'expropriation pétrolière" qui a permis de de nationaliser l'industrie.
"Quoi qu'ils fassent, les oligarques ne reviendront pas au pouvoir", a-t-il lancé en défendant sa politique (hausse du salaire moyen, force du peso...) à l'approche de la fin de son mandat unique de six ans en 2024.
Porté par sa popularité, son Mouvement pour la régénération nationale (Morena) a toutes les chances de rester au pouvoir lors des élections présidentielle et locales prévue mi-2024.
Les deux favoris dans la course à sa succession, la maire de Mexico, Claudia Sheinbaum, et le ministre des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, ont écouté son discours assis derrière lui.
Le président s'est déclaré "convaincu" que "l'aspirant" qui sera désigné candidat de son mouvement "appliquera la même politique en faveur du peuple et en faveur de la nation".
Ce rassemblement a eu lieu trois semaines après une marche de l'opposition contre une réforme électorale approuvée par le Parlement.
La réforme menace l'Institut national électoral (INE) en charge d'organiser les élections, selon l'opposition et une partie de la société civile qui ont annoncé des recours devant la Cour suprême.
La réforme met "à l'épreuve l'indépendance des institutions électorales et judiciaires", se sont inquiétés les Etats-Unis, immédiatement accusés d'ingérence par M. Lopez Obrador.
"Je pense qu'il faut changer l'INE. Ce sont des corrompus et ils ont déjà volé une élection à Lopez Obrador", affirme un étudiant de 22 ans, Eduardo Ramirez, en référence à l'élection présidentielle controversée de 2006, quand l'actuel président avait contesté sa défaite.
AMLO avait déjà pris la parole devant des dizaines de milliers de personnes à l'issue d'une marche de plus de cinq heures le 27 novembre, quinze jours après une précédente mobilisation de l'opposition.