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Les exportations de la Chine ont connu en décembre leur plus gros plongeon depuis le début de la pandémie, en raison d'un rebond de Covid dans le pays et d'une demande atone à l'étranger.
Après trois années de restrictions sanitaires parmi les plus draconiennes au monde, la Chine a brutalement levé début décembre l'essentiel de ses mesures contre le coronavirus.
La décision a entraîné dans le pays une hausse exponentielle du nombre de malades du Covid, qui a fortement perturbé la production et les chaînes logistiques.
Malgré la fin des restrictions, qui ont porté durant trois ans un rude coup à la deuxième économie mondiale, l'activité peine toujours à redémarrer.
Dans ce contexte, les exportations de la Chine ont de nouveau dégringolé en décembre (-9,9% sur un an), selon les chiffres publiés par les Douanes chinoises.
Il s'agit de leur deuxième mois de baisse consécutif et le plus fort repli depuis 2020.
En novembre déjà, les ventes de la Chine à l'étranger avaient connu leur plus forte chute (-8,7%) depuis les débuts de la pandémie en 2020, quand la Chine était pratiquement à l'arrêt.
- Moteur grippé -
Les exportations constituaient depuis 2020 le principal moteur de l'économie chinoise, au moment où les confinements dans le monde entraînaient une forte demande en biens chinois, en particulier des produits médicaux contre le Covid ou encore des outils pour le télétravail.
La menace de récession aux Etats-Unis et en Europe, combinée à la flambée du prix de l'énergie, a également contribué à affaiblir la demande internationale en produits chinois.
Résultat: sur l'ensemble de l'année 2022, les exportations du géant asiatique se tassent (+7%), après un bond de 29,9% l'année précédente.
La conjoncture mondiale risque de constituer "un élément majeur" de dégradation pour l'économie chinoise en 2023, prévient Larry Hu, analyste pour la banque d'affaires Macquarie.
La Chine dévoilera mardi son chiffre de la croissance pour 2022, avec une série d'autres indicateurs économiques.
L'an dernier, le PIB de la Chine avait progressé de plus de 8%. Pékin s'était fixé pour 2022 une croissance d'environ 5,5%.
Mais cet objectif a été mis à mal par la stricte politique sanitaire dite du "zéro Covid", qui a été durant l'essentiel de l'année un frein à l'activité et à la consommation.
"La faiblesse des exportations souligne à quel point il est important de stimuler la demande intérieure pour en faire un moteur de l'économie" chinoise cette année, estime l'analyste Zhiwei Zhang, du cabinet Pinpoint Asset Management.
- Appétit pour la Russie -
Les importations de la Chine étaient quant à elles de nouveau en repli en décembre (-7,5%) après une baisse plus prononcée le mois précédent (-10,6%).
Les incertitudes liées au Covid et le ralentissement économique en Chine se répercutent sur les besoins chinois en produits étrangers.
Sur l'ensemble de l'année 2022, les importations chinoises connaissent un brutal coup de frein (+1,1%).
Elles avaient enregistré une nette accélération (+30,1%) en 2021, lorsque l'activité en Chine se remettait de la première vague épidémique.
L'excédent commercial de la Chine en décembre a malgré tout atteint les 78 milliards de dollars (71,9 milliards d'euros).
Mais ce niveau est bien inférieur au montant record de juillet (101,2 milliards de dollars).
L'excédent total pour 2022 se chiffre à 877 milliards de dollars.
L'Asie du Sud-Est (Asean), l'Union européenne et les Etats-Unis sont les principaux partenaires commerciaux de Pékin.
De son côté, le déficit commercial chinois avec la Russie a plus que triplé l'an dernier, atteignant les 38 milliards de dollars, en raison notamment de l'intérêt grandissant de Pékin pour le gaz russe bon marché.