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La guerre en Ukraine et la pandémie de Covid-19 ont permis aux géants de l'agroalimentaire de réaliser de plantureux bénéfices, qui se chiffrent en milliards d'euros, ressort-il d'un rapport commandé par Greenpeace publié mardi. L'ONG de défense de l'environnement réclame des actions politiques pour mettre fin "au monopole et au contrôle de ces entreprises sur notre système alimentaire."
L'enquête s'est intéressée aux bénéfices réalisés par 20 entreprises agroalimentaires internationales, parmi lesquelles Danone, Nestlé, ou encore Dreyfus, durant la période 2020-2022. Il en ressort un montant total de 53,5 milliards de dollars versé aux actionnaires pour les exercices 2020 et 2021. Soit plus que les 51,5 milliards qui suffiraient, selon les Nations Unies à offrir nourriture, logements et soutien aux 230 millions de personnes les plus vulnérables au monde. "Payer des sommes aussi colossales aux actionnaires d'une poignée d'entreprises alimentaires dans un contexte pareil, c'est scandaleux et immoral", s'insurge Albane Aubry, chargée de campagne agriculture durable chez Greenpeace Belgique.
D'après l'ONG, le manque de transparence des entreprises concernées sur l'état des marchés mondiaux et sur leur propre stock de céréales a largement favorisé la spéculation sur les marchés alimentaires et le gonflement de prix lors de l'éclatement de la guerre en Ukraine.
Greenpeace plaide donc pour "un système alimentaire fondé sur la collaboration et la justice sociale, dont la mise en place se ferait sous l'autorité et le contrôle des communautés locales et des agriculteurs et agricultrices". Selon l'organisation, les pouvoirs politiques à l'échelle internationale, nationale et locale ont un rôle à jouer pour mettre fin à "l'emprise et du monopole des entreprises sur notre système alimentaire" et pour renforcer le bio, le vrac et les circuits cours.