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La Bourse de Paris est retombée sous les 7.000 points jeudi, freinée dans son élan de début d'année par des messages de fermeté des banquiers centraux dans leur bataille contre l'inflation et des statistiques médiocres aux Etats-Unis.
L'indice vedette CAC 40 a reculé nettement jeudi, de 1,86% à 6.951,87 points, après avoir progressé considérablement (plus de 7%) depuis le début de l'année.
Ce "coup d'arrêt peut être déclenché par des indicateurs macroéconomiques moins bons et des discours de banquiers centraux qui persévèrent sur la voie du resserrement monétaire", mais "il ne ne revient pas tout remettre en question", commente Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque.
Plusieurs indicateurs économiques américains sont venus ces derniers jours témoigner d'un ralentissement de la première économie mondiale.
Publiés mercredi, les chiffres de la production industrielle et les ventes de détail se sont contractés plus qu'attendu.
Jeudi, un autre indice, dans le secteur immobilier, a ajouté à la morosité. Les constructions de logements ont reculé de 1,4% en décembre sur un mois après déjà une chute de 1,8% le mois d'avant, un chiffre révisé en nette baisse.
Ainsi, les investisseurs disposent d'un "bon prétexte pour lever le pied et prendre des bénéfices avant d'évaluer la situation", la semaine prochaine étant chargée en matière de résultats d'entreprises avant de faire la place aux réunions des banques centrales européenne et américaine début février.
Le marché anticipe depuis le début de l'année une politique monétaire plus souple de la part des banques centrales, mais sans aucune garantie.
Les banquiers centraux ont répété depuis deux jours leur détermination à rester vigilants face à l'inflation, que ce soit James Bullard pour la Réserve fédérale américaine ou Klaas Knot, un des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).
Au Forum économique de Davos, la présidente de la BCE Christine Lagarde a affirmé que l'activité en zone euro serait "bien meilleure" cette année que redouté initialement. Elle a aussi répété que l'institution monétaire envisageait de relever encore fortement ses taux directeurs au cours des prochaines réunions, avec +0,50 point de pourcentage attendu, afin de lutter contre l'inflation "encore beaucoup trop élevée".
Les valeurs défensives recherchées
Les valeurs défensives se sont distinguées à l'instar de Pernod Ricard (+0,65% à 192,30 euros) et Danone (+0,46% à 50,21 euros).
A contrario, les valeurs cycliques, les plus sensibles à l'activité économique, qui ont fortement progressé depuis le début de l'année, ont régressé: Renault de 2,23%, Saint-Gobain de 2,61%, Schneider Electric de 3,61%.
Les banques ont également été affectées par les doutes sur la robustesse de l'économie, avec une baisse de 2,10% pour Société Générale et de 1,24% pour BNP Paribas.
Thales en tête du CAC 40
Thales (+1,59% à 118 euros) a fait savoir mercredi qu'il allait moderniser avec Sabena Technics la flotte des avions de transport tactique et logistique bi-turbopropulseur CN-235 de l’armée de l’Air et de l’Espace.