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Un coup de chaud inédit par son ampleur en cette fin de mois d'août a continué d'accabler dimanche une large moitié sud de l'hexagone avec des températures anormalement élevées qui devraient encore grimper en début de semaine, un rafraichissement n'étant envisagé que jeudi.
Dimanche soir, après déjà de longues heures d'étuve, le thermomètre avait encore bien du mal à descendre dans les zones concernées, et, malgré la tombée de la nuit, il s'attardait encore au-dessus des 30 degrés à Montélimar (35°C), Toulouse (34°C), Montpellier et Lyon (32°C) ou encore Perpignan (31°C).
Dans l'après-midi, sur l'ensemble du territoire, la température la plus chaude a été relevée à 17H00 à Moulès-et-Baucels (Hérault): 42,2 degrés, a précisé Météo France, mais d'autres zones comme la Drôme ont également tutoyé les 40°C de moyenne, largement au-dessus des normales de saison.
Lundi, le nombre de départements placés en vigilance orange canicule atteindra les 50, la Charente-maritime rejoignant les 49 de dimanche.
Les températures s'envoleront, entre 33 et 37 degrés, jusqu'à 37 à 40 degrés sur l'Occitanie et de Rhône-Alpes à la Provence et au Var. Il fera localement 41°C à l'ombre, notamment entre la Drôme, l'Ardèche, le nord du Gard et du Vaucluse.
"Le pic caniculaire est attendu entre mardi et mercredi", souligne Météo-France, précisant que des "records absolus" de températures "risquent d'être battus, notamment mardi vers la vallée du Rhône, avec 40 à 42 degrés prévus".
"Ensuite, une baisse des températures est prévue à partir de jeudi, voire vendredi", précise Météo France.
Cet épisode de chaleur est le plus intense de l'été 2023 et "l'un des plus tardifs avec un tel niveau d'intensité", selon l'établissement public.
- "dôme de chaleur" -
La configuration météorologique actuelle crée un "dôme de chaleur", "avec les hautes pressions qui bloquent la chaleur", a expliqué à l'AFP Météo France, ajoutant: "Le deuxième ingrédient, c'est le réchauffement climatique qui vient augmenter la probabilité d'avoir des températures élevées aussi tardivement".
C'est dans cette atmosphère étouffante que de nombreux automobilistes ont encore pris la route ce dimanche, classé orange au niveau national dans le sens des retours par Bison futé.
Dans l'après-midi, la circulation était relativement fluide sur l'ensemble du pays mais les fortes chaleurs mêlées au trafic routier ont donné lieu à des épisodes de pollution de l'air, par exemple en Occitanie (qualité dégradée dans 11 départements et mauvaise dans l'Hérault et le Gard) ou dans le sud-est (pollution à l'ozone dans le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-maritimes).
Dans les grandes villes, pour tenter de soulager les populations, les mairies ont parfois renforcé les mesures spécifiques, avec le début de la vague de chaleur.
Des maraudes supplémentaires et des dispositifs pour prendre des nouvelles des personnes isolées ont été organisés par les municipalités qui ont invité les habitants à se rapprocher des "lieux de fraîcheur": piscines, parcs ou musées climatisés, étendant souvent leurs horaires d'ouverture.
- "enfer sur terre" -
Un conseil suivi mais peut-être un peu trop à la lettre par les clients de l'Aqualand d'Agen (Lot-et-Garonne). "C'est l'enfer sur Terre. On est à 3.800 visiteurs et ça rentre encore", a expliqué à l'AFP Sylvain Chatain, directeur de ce parc aquatique.
A Marseille, la ville a annoncé la gratuité de l’accès à toutes les piscines municipales jusqu’à la fin de l'épisode caniculaire, ainsi que l’ouverture nuit et jour de la plage des Catalans, proche du Vieux-Port.
Les températures élevées obligeaient également à une prudence accrue face au risque incendie, notamment dans le sud-est: quatre massifs forestiers ont été fermés dimanche dans le Var, tout comme neuf des 25 massifs des Bouches-du-Rhône.
Côté fourniture d'énergie, une porte-parole d'EDF a indiqué à l'AFP qu'il n'y avait pas eu pour le moment de "modulation" de l'activité des centrales "en raison des fortes températures".
Cependant, des réductions de production peuvent être décidées afin d'éviter un réchauffement excessif des cours d’eau qui refroidissent les réacteurs, comme cela avait été le cas pour plusieurs centrales françaises lors d'épisodes caniculaires l'an passé.